Comment laver un kimono ? | Guide Complet

Comment laver un kimono ? | Guide Complet

Le kimono japonais n’est pas un vêtement comme les autres : c’est une pièce chargée d’histoire, un héritage culturel précieux qui mérite une attention particulière. Contrairement aux habits du quotidien qu’on lance machinalement en machine, le kimono demande un soin conscient. Chaque couture, chaque fibre et chaque pli ont été pensés pour durer. En prendre soin correctement, c’est non seulement prolonger son élégance, mais aussi honorer sa matière et la tradition qu’il incarne.

Qu’il s’agisse d’un kimono en soie délicate, d’un yukata d’été en coton, d’un modèle moderne en polyester facile d’entretien, d’un kimono de mariage somptueux ou même d’un kimono pour enfant, chaque type requiert des méthodes adaptées. Dans ce guide complet, nous vous proposons des conseils concrets pour laver, sécher, repasser et conserver vos kimonos dans les meilleures conditions, en évitant les erreurs courantes. Vous découvrirez également comment entretenir les accessoires traditionnels qui les accompagnent (ceintures obi, sandales geta, chaussettes japonaises tabi, ornements kanzashi, sacs japonais, etc.), afin de préserver l’ensemble de votre tenue japonaise.

Sommaire

Comprendre votre kimono avant le lavage

Lire l’étiquette d’entretien

Avant toute chose, prenez le temps d’examiner les étiquettes présentes sur votre kimono (notamment sur les modèles modernes ou d’inspiration prêt-à-porter). Ces indications du fabricant sont précieuses : elles précisent la composition du tissu, la température maximale de lavage, si un nettoyage à sec est préconisé, etc. Suivre ces recommandations est la première étape pour éviter les erreurs d’entretien. Une lecture attentive de l’étiquette vous renseignera par exemple si le kimono supporte l’eau ou requiert impérativement un nettoyage professionnel.

Identifier la matière principale

La matière dont est fait votre kimono détermine en grande partie la façon de le laver. Un kimono en coton ou en lin sera généralement assez tolérant à l’eau et pourra se laver à la main ou en machine (toujours à froid et en cycle délicat). Un kimono en polyester est encore plus facile d’entretien – ce tissu synthétique supporte bien le lavage – mais il faut malgré tout le manipuler avec douceur pour préserver la fluidité du drapé. En revanche, un kimono en soie (ou tout tissu précieux mélangé, comme la soie avec brocart) est très sensible : il doit être lavé à la main avec d’infinies précautions, voire confié directement à un pressing spécialisé. Retenez : toujours adapter la méthode de lavage à la fibre principale du kimono, et utiliser une lessive douce sans agents chimiques agressifs quel que soit le tissu.

Considérer l’usage du kimono

Réfléchissez à la manière dont vous utilisez votre kimono, car cela influence son entretien. S’agit-il d’un vêtement porté très fréquemment ou d’une pièce occasionnelle ? En règle générale, un kimono d’intérieur (par exemple un peignoir kimono ou une veste légère type haori décontracté) est conçu pour supporter des lavages plus réguliers. À l’inverse, un kimono de cérémonie ou très formel (porté pour des mariages, des événements traditionnels, etc.) doit être nettoyé le plus rarement possible, et idéalement par des experts afin d’éviter tout risque. Adaptez la fréquence de lavage à la fréquence d’utilisation : un kimono du quotidien peut être entretenu plus souvent (en douceur), tandis qu’une pièce rare doit être préservée et nettoyée seulement en cas de nécessité absolue.

Repérer les détails fragiles

Observez votre kimono sous toutes les coutures pour déceler les éléments appelant un soin particulier. Certains signes visibles doivent vous alerter : des coutures fines ou anciennes, des broderies complexes ou appliquées à la main, des motifs peints artisanalement sur le tissu, ou encore une doublure délicate en soie ou en viscose. Ce genre de détails indique qu’il faudra proscrire le lavage en machine et privilégier un lavage manuel tout en douceur. Par exemple, un motif peint ne devra jamais tremper trop longtemps pour éviter que la peinture ne se dissolve, et une doublure en soie risque de rétrécir si elle est lavée avec l’extérieur en une seule fois. Prenez donc le temps d’inspecter le kimono pour planifier le bon entretien : observer son vêtement, c’est déjà lui faire honneur en anticipant ses besoins spécifiques.

Ancienneté et valeur : redoubler de prudence

Enfin, tenez compte de l’âge et de la valeur de votre kimono. Un kimono vintage très ancien, un kimono de mariage familial transmis de génération en génération ou toute pièce à haute valeur sentimentale et financière mérite une vigilance accrue. Avec les textiles anciens, les fibres peuvent être fragilisées par le temps ; les teintures traditionnelles peuvent déteindre plus facilement, et les broderies au fil d’or ou d’argent peuvent ne pas supporter l’eau. Dans le doute, mieux vaut s’abstenir de le laver vous-même. Pour ce type de kimono d’exception (par exemple un lourd uchikake de mariage en soie brodée), il est souvent recommandé de consulter directement un spécialiste du nettoyage à sec pour kimono. Les pressings spécialisés au Japon (ou ceux habitués aux tenues de cérémonie asiatiques) sauront évaluer les risques de décoloration ou de dommage et traiter le vêtement de façon appropriée. En cas de tache difficile sur un tel kimono précieux, n’essayez pas plusieurs procédés hasardeux chez vous : chaque tentative pourrait empirer les choses. Mieux vaut confier le vêtement à un professionnel dès le départ, pour maximiser ses chances de restauration sans dégâts.

Préparer le kimono avant de le laver

Retirer les accessoires et pièces amovibles

Avant d’immerger ou de nettoyer votre kimono, il faut le “déparer” de tout ce qui n’est pas cousu à demeure. Enlevez tous les accessoires : la ceinture obi bien sûr, mais aussi le cordon obijime, l’obidome (broche décorative d’obi) le cas échéant, ainsi que les éventuels ornements ou doublures amovibles. Si vous portez un haori (veste) par-dessus le kimono, retirez-le également – il se nettoie à part. Pensez aussi à vider les poches s’il y en a (certains kimonos modernes ou vestes peuvent avoir des poches discrètes). Tout élément non fixé doit être ôté pour éviter qu’il ne s’abîme ou ne déteigne sur le kimono lors du lavage.

Par ailleurs, profitez-en pour séparer les autres pièces de la tenue qui devront être lavées à part. Par exemple, les chaussettes tabi (souvent blanches) peuvent être lavées en machine séparément du kimono afin de ne pas salir ce dernier. De même, n’immergez pas vos sandales geta en bois (qui ne se lavent pas comme un textile) ! Cette étape de préparation garantit que seul le kimono (ou le juban – sous-kimono – éventuellement) sera lavé, sans risque d’endommager ou de perdre les accessoires.

Vérifier les coutures et la solidité

Un petit examen minutieux du kimono avant lavage permet d’éviter bien des soucis. Inspectez les coutures principales (aux épaules, aux emmanchures, sur les côtés) pour détecter tout point fragile ou décousu. Si une couture est déjà lâche, mieux vaut la recoudre ou la consolider avant de plonger le vêtement dans l’eau, sans quoi le mouvement du lavage risquerait d’aggraver l’ouverture. De même, repérez les zones usées ou fragiles du tissu (par exemple un col dont la trame est affinée par le frottement, ou un ourlet un peu élimé). Vous traiterez ces zones avec une douceur particulière pendant le lavage, voire vous éviterez de trop les solliciter.

Si votre kimono comporte des éléments détachables (certains kimonos modernes ont des doublures boutonnées ou des motifs thermocollés), assurez-vous qu’ils sont bien enlevés ou solidement fixés. Par précaution, fermez également tout bouton ou pression qui pourrait être présent, et nouez délicatement les cordons longs (ceintures intérieures, liens) pour qu’ils ne s’emmêlent pas. Ces petits gestes de vérification garantissent que le kimono sera lavé dans le meilleur état possible, sans aggravation de défaut préexistant.

Traiter les taches avant lavage

Avant de procéder au lavage global, examinez le kimono pour repérer d’éventuelles taches localisées. Une tache ancienne ou incrustée (par exemple une trace de nourriture, de maquillage ou de boisson) doit idéalement être traitée avant le bain de lavage. Pour ce faire, utilisez une méthode douce : un peu d’eau tiède mélangée à une goutte de lessive délicate, appliquée uniquement sur la tache. Tapotez légèrement avec un linge propre ou vos doigts, sans jamais frotter vigoureusement (le frottement pourrait abîmer les fibres ou étaler la tache). Laissez éventuellement le produit agir quelques minutes sur la zone souillée.

Évitez les détachants agressifs ou l’eau de Javel sur un kimono – surtout en soie ou en couleurs vives. Les produits chimiques forts risquent de décolorer le motif ou de fragiliser le textile. En cas de tache vraiment tenace (gras, vin, encre…) sur un kimono de grande valeur, mieux vaut confier le vêtement à un professionnel plutôt que d’insister soi-même. Pour les salissures légères en revanche, un pré-trempage local et un léger tamponnage suffisent souvent à faciliter leur élimination lors du lavage complet.

Tester la tenue des couleurs

Certains kimonos – en particulier les kimonos anciens ou les yukata teintés de manière artisanale – peuvent déteindre au contact de l’eau. Pour éviter une mauvaise surprise (de couleurs qui bavent ou ternissent lors du lavage), il est recommandé d’effectuer un test de dégorgement sur une partie cachée du kimono. Choisissez une petite zone à l’intérieur, par exemple l’ourlet ou une couture intérieure, et humidifiez-la avec un peu d’eau froide. Puis pressez cette zone avec un chiffon blanc propre pendant quelques secondes. Si le chiffon ressort sans aucune trace de couleur, c’est bon signe ; en revanche, s’il se teinte (même légèrement), cela indique que les teintures du kimono risquent de dégorger à l’eau.

En cas de doute sur la stabilité des couleurs, prenez des précautions supplémentaires : lavez le kimono séparément des autres pièces, utilisez de l’eau froide et ajoutez éventuellement une lingette anti-décoloration dans le bain ou le tambour (si en machine) pour capturer les pigments lâchés. Pour les kimonos indigo (bleu foncé) ou à couleurs très vives, vous pouvez aussi incorporer une tasse de vinaigre blanc dilué dans l’eau de rinçage, ce qui aide à fixer les pigments naturellement. Ce sont là des astuces traditionnelles – par exemple, on conseille de faire tremper un yukata indigo plusieurs fois à l’eau froide avec un peu de vinaigre pour stabiliser sa teinture. Mieux vaut prendre ces devants plutôt que de voir le motif de votre kimono perdre son éclat après un premier lavage.

Plier et protéger pour le lavage en machine

Si vous envisagez un lavage en machine (pour un kimono en coton ou polyester compatible), il est crucial de bien préparer le vêtement afin de le protéger durant le cycle. D’abord, pliez le kimono de manière à minimiser les risques d’accrochage et de tension sur les fibres. Traditionnellement, on replie les longues manches en deux, en les rabattant sur le dos du kimono, afin qu’elles ne s’emmêlent pas ni ne s’abîment dans le tambour. Ensuite, insérez le kimono ainsi plié dans un filet de lavage (un grand sac filet à linge) pour le maintenir et le protéger des frottements directs avec le tambour de la machine ou avec d’autres vêtements.

En prenant ces précautions – manches repliées et kimono placé en filet – vous évitez qu’il ne se déforme ou que le tissu ne « travaille » trop pendant la lessive. Fermez bien le filet de lavage. Choisissez de préférence un filet de grande taille, pour que le kimono ait quand même un peu d’espace et ne soit pas trop compressé (il doit pouvoir bouger légèrement pour être lavé, tout en étant contenu). Cette préparation vous assure un lavage en machine plus sûr, même pour un kimono délicat, en limitant les risques d’accroc et de froissement excessif.

Les erreurs courantes à éviter

Entretenir un kimono requiert de l’attention et de la précision. Certaines erreurs, commises par habitude ou inadvertance, peuvent causer des dommages irréversibles au tissu ou aux motifs. Voici les principales pièges à éviter absolument lorsque vous lavez un kimono traditionnel.

L’eau chaude : un ennemi silencieux

L’erreur la plus fréquente est de laver un kimono avec de l’eau trop chaude. Qu’il soit en coton, en lin et a fortiori en soie, une température élevée a des effets néfastes sur le textile :

  • Rétrécissement du tissu (les fibres naturelles peuvent se contracter de façon permanente)
  • Fibres durcies et moins souples au toucher
  • Couleurs qui ternissent ou déteignent plus facilement

Il est donc impératif de laver à l’eau froide ou tiède (température ambiante) pour préserver la souplesse et l’éclat du kimono. Même si vous pensez « bien nettoyer » grâce à une eau très chaude, retenez que la chaleur est l’ennemie des textiles délicats : mieux vaut prolonger légèrement le trempage en eau fraîche que d’augmenter la température.

Essorage brutal et torsion

Lorsqu’on sort un vêtement mouillé, on a le réflexe de l’essorer fortement pour en extraire l’eau. Avec un kimono, ce geste instinctif peut faire beaucoup de mal. Tordre ou essorer vigoureusement un kimono (que ce soit à la main en le tordant, ou en machine avec un essorage rapide) risque de déformer irrémédiablement sa coupe. Les longues pièces de tissu peuvent se détendre de manière inégale, le tombé (la façon dont le kimono drape le corps) peut être altéré, et les fibres fragiles peuvent s’étirer ou se casser.

Un essorage trop fort peut également fragiliser les coutures, en exerçant une tension excessive sur les points. Pour ces raisons, il faut proscrire l’essorage “brutal”. À la main, ne tortillez jamais le kimono sur lui-même. En machine, choisissez un essorage très doux (quelques centaines de tours/minute tout au plus) ou aucun essorage si possible. Préférez la technique du roulage dans une serviette (voir plus loin) pour retirer l’excès d’eau sans maltraiter le textile. En un mot, soyez délicat : pressez sans tordre.

Détergents agressifs

Le choix de la lessive est crucial. Les détergents standards du commerce sont souvent trop puissants pour un kimono en fibres délicates. Ils contiennent des agents blanchissants, des enzymes détachantes et d’autres composants chimiques forts. Or, ces substances peuvent attaquer les teintures traditionnelles du tissu et ternir les motifs au fil des lavages. Un kimono lavé avec une lessive inappropriée peut voir ses couleurs perdre de leur intensité et son tissu devenir rèche.

Ce qu’il faut éviter : les lessives en poudre bas de gamme (trop alcalines), l’eau de Javel ou tout produit chloré, les détachants chimiques non spécifiques. Également, n’ajoutez pas d’assouplissant industriel contenant des parfums et additifs chimiques, car ils peuvent s’accumuler dans la fibre et l’alourdir ou la jaunir. À la place, utilisez une lessive liquide douce, au pH neutre, formulée pour la soie ou la laine, ou pour textiles délicats. Ces lessives douces laveront suffisamment votre kimono sans le décaper de ses couleurs et sans attaquer la soie ou le coton.

Frottements intensifs

En cas de tache tenace sur un kimono, on pourrait être tenté de frotter énergiquement la zone avec du savon. C’est un réflexe à bannir ! Le frottement appuyé abîme directement les fibres en surface, provoquant l’apparition de bouloches (petites boules de fibre rompue) et une usure prématurée du tissage. De plus, frotter une zone colorée peut entraîner une décoloration localisée, une sorte d’auréole délavée autour de la tache traitée.

Au lieu de cela, adoptez les gestes doux décrits plus loin dans ce guide. En présence d’une tache, tamponnez délicatement avec un chiffon, ou laissez tremper plus longtemps pour que l’eau savonneuse fasse son effet. Il vaut mieux prolonger d’une heure le bain du kimono que de malmener le tissu en frottant frénétiquement. Rappelez-vous que chaque fibre de soie ou de coton est fragile : elle ne tolère pas les gestes brusques.

Séchage inadéquat

La phase de séchage est aussi importante que le lavage lui-même, et certaines erreurs à ce stade peuvent ruiner tous vos efforts. La plus grosse faute serait de mettre le kimono au sèche-linge. Même à basse température, le sèche-linge combine chaleur, frottement et secousses mécaniques, ce qui va non seulement froisser le tissu de manière irréversible, mais aussi parfois le faire rétrécir brutalement et ternir ses couleurs. C’est pourquoi **le sèche-linge est à proscrire absolument** pour tous les types de kimonos.

Autres points à éviter lors du séchage :

  • Sécher en plein soleil direct – Les UV du soleil “brûlent” les pigments, en particulier sur les couleurs foncées (rouge, bleu marine, noir). Un séchage prolongé au soleil peut décolorer ou jaunir une soie. Il vaut toujours mieux faire sécher le kimono à l’ombre ou dans un endroit lumineux sans soleil direct.
  • Utiliser une source de chaleur artificielle – Évitez de placer le kimono mouillé sur un radiateur, devant un chauffage soufflant ou de le sécher au sèche-cheveux. La chaleur concentrée fragilise les fibres et peut les faire rétrécir localement. Privilégiez un séchage à l’air libre, même si cela prend plus de temps.
  • Suspension inadaptée – Ne suspendez pas un kimono lourd sur un cintre trop fin qui marquerait les épaules, ni avec des pinces qui comprimeraient le tissu. Un cintre métallique étroit risque de laisser des bosses aux épaules. Si vous devez pendre le kimono, utilisez un cintre large et rembourré pour bien répartir le poids, ou mieux, faites-le sécher à plat.

En évitant ces écueils (pas de sèche-linge, pas de soleil brûlant, pas de cintre inadapté), vous préservez la forme et les couleurs de votre kimono plus longtemps. Le séchage doit être considéré comme une continuité du soin apporté au lavage : un séchage précipité ou agressif peut annuler les bénéfices d’un lavage doux.

Produits et accessoires indispensables pour le lavage

Une lessive douce et adaptée

Le choix de la lessive est déterminant pour laver un kimono sans l’abîmer. Optez toujours pour une lessive spéciale textiles délicats, idéalement un produit formulé pour la soie, la laine ou le linge fragile. Ces lessives douces sont dépourvues d’agents blanchissants et ont un pH neutre, ce qui évite d’agresser les fibres et de ternir les teintures. À l’inverse, n’utilisez pas de lessive en poudre bon marché, trop alcaline, ni d’eau de Javel, ni de détergents universels contenant des enzymes puissantes, car ils risquent d’attaquer la matière et les couleurs.

De même, inutile d’employer de l’assouplissant chimique sur un kimono en soie ou en coton fin : ces produits laissent un film sur le tissu et peuvent, à la longue, altérer son toucher et son aspect. Si vous souhaitez adoucir le kimono, une cuillerée de vinaigre blanc dans la dernière eau de rinçage fera un assouplissant naturel et sans odeur (le vinaigre neutralise le calcaire de l’eau). Retenez donc une règle simple : une lessive douce, peu dosée, est le meilleur allié du kimono.

Le filet de lavage protecteur

Un accessoire indispensable si vous lavez le kimono en machine est le filet de lavage. Ce grand sac en maille filet, dans lequel on place le vêtement, a plusieurs utilités :

  • Il limite les frottements entre le kimono et le tambour ou les autres textiles, évitant ainsi l’usure prématurée et les bouloches.
  • Il empêche les plis du kimono de s’étaler ou de se coincer, en le maintenant replié de façon compacte.
  • Il protège les éléments délicats (broderies, brocards) d’accrocs éventuels.

Choisissez un filet de lavage de grande taille pour que le kimono ne soit pas trop compressé à l’intérieur. Fermez la fermeture éclair ou le cordon du filet soigneusement. Si vous n’avez pas de filet, à la rigueur, enveloppez le kimono dans une taie d’oreiller blanche que vous nouerez : cela servira de protection de fortune. Un filet de lavage coûte peu cher et se révèle très utile pour tout linge délicat, alors n’hésitez pas à en acquérir un pour vos kimonos et autres vêtements fragiles.

Bassine ou évier : préparer un bain de lavage

Pour un lavage à la main réussi, prévoyez un contenant adéquat. Un bac en plastique, une bassine large ou un évier propre fera l’affaire. L’important est que le kimono puisse y être plongé à plat ou au moins sans être trop froissé. Assurez-vous que le récipient est parfaitement propre (pas de traces de graisse ou de résidus de produits ménagers). Vous pouvez éventuellement le rincer à l’eau claire avant usage.

Remplissez ensuite la bassine avec de l’eau froide ou tiède (jamais chaude). Ajoutez-y quelques gouttes de la lessive délicate que vous avez choisie. Inutile d’en mettre beaucoup : une petite quantité suffit amplement, car le kimono n’est pas un vêtement très sale en général (sauf accident). Remuez l’eau avec la main pour bien y diluer la lessive et obtenir une eau savonneuse homogène. Voilà, votre bain de lavage est prêt pour accueillir le kimono lorsque vous passerez au nettoyage manuel.

Serviettes en coton pour l’égouttage

Prévoyez deux ou trois grandes serviettes éponge propres (de préférence de couleur blanche ou neutre) pour le moment de l’égouttage. Les serviettes vont servir à absorber l’excédent d’eau du kimono après le rinçage, une étape essentielle pour éviter d’avoir à tordre le vêtement. Choisissez des serviettes suffisamment larges pour étaler une bonne partie du kimono dessus. Idéalement, utilisez des serviettes sans motif ni couleur prononcée, afin d’éliminer tout risque de transfert de teinture sur le kimono humide.

Avoir ces serviettes à portée de main vous permettra de pratiquer la technique de l’essuie-tout pour kimono : on pose le kimono mouillé à plat sur une serviette, on recouvre d’une seconde serviette, puis on presse doucement pour absorber l’eau. Cette méthode est détaillée plus loin. Assurez-vous simplement d’utiliser des serviettes bien propres (lavées sans adoucissant, de préférence) afin de ne pas déposer de peluches ou de parfum sur le kimono.

Détachants : précautions d’usage

Vous avez peut-être dans vos placards un détachant miracle ou un savon spécial pour les cols de chemise. Avant de l’appliquer sur un kimono, soyez prudent. La plupart de ces produits sont trop agressifs pour les tissus délicats et les teintures artisanales. Si vous tenez à utiliser un détachant local (par exemple du savon de Marseille, du bicarbonate de soude, etc.), faites-le de manière très localisée et en faible quantité. Testez-le sur une micro-zone cachée d’abord.

Évitez absolument l’eau de Javel ou les détachants contenant du chlore sur les kimonos en coton coloré ou en soie – le remède serait pire que le mal. Un truc de grand-mère pour détacher sans danger : le mélange eau + alcool à 70° peut parfois venir à bout d’une tache organique (vin, herbe) en tamponnant délicatement, sans altérer les couleurs. Mais là encore, prudence : chaque kimono réagit différemment. En cas de doute, privilégiez un nettoyage professionnel pour une tache difficile, plutôt que de tenter plusieurs produits successivement.

Lavage à la main : la méthode douce

Lorsqu’on cherche comment laver un kimono sans l’abîmer, la réponse la plus sûre est presque toujours la même : à la main, avec lenteur et délicatesse. Certes, cela demande un peu plus de temps et de soin qu’un passage en machine, mais le jeu en vaut la chandelle. Un lavage manuel bien réalisé permet de nettoyer le kimono tout en ménageant ses fibres et ses teintures, prolongeant ainsi sa beauté et sa durée de vie. Voici pas à pas comment procéder pour laver un kimono à la main efficacement et en douceur.

Préparer le bain de lavage

Remplissez la bassine ou le récipient que vous avez choisi avec de l’eau froide (ou légèrement tiède au maximum – 20 à 25°C). Si votre eau du robinet est très calcaire, vous pouvez utiliser de l’eau filtrée ou de l’eau déminéralisée pour éviter d’agresser la soie par exemple. Ajoutez quelques gouttes de votre lessive douce spéciale textiles délicats dans l’eau. Inutile d’en mettre beaucoup : 2 à 3 cuillerées à soupe de lessive liquide suffisent largement pour une bassine. Remuez l’eau doucement avec la main pour bien répartir le savon dans tout le volume d’eau. La température de l’eau doit rester fraîche – surtout pas d’eau chaude pour la soie ou le coton (voir plus haut). Vous avez maintenant un bain de lavage prêt, dans lequel le kimono pourra être plongé en étant entièrement immergé.

Immerger le kimono en douceur

Dépliez le kimono au maximum et plongez-le délicatement dans l’eau savonneuse. Ne le jetez pas en boule dans la bassine, au contraire : accompagnez-le sous l’eau en veillant à ce qu’il ne reste pas de gros plis crispés. Le kimono doit pouvoir “flotter” librement dans la bassine, sans être tassé. S’il est très large, immergez d’abord une moitié puis l’autre, pour mouiller l’ensemble du vêtement.

Laissez-le tremper ainsi pendant environ 5 à 10 minutes. Pendant ce temps, vous pouvez de temps en temps le bouger très légèrement dans l’eau en effectuant des mouvements doux et circulaires avec vos mains. Cela aidera à détacher la poussière et les saletés. Veillez à ne jamais froisser ni tordre le tissu sous l’eau : tous les gestes doivent rester lents et fluides. Le but est de laisser l’eau et la lessive pénétrer les fibres et dissoudre les impuretés, non de “décaper” le tissu par action mécanique.

Nettoyer sans frotter les zones sales

Si certaines parties du kimono sont particulièrement sales (par exemple le col intérieur jauni par la transpiration, ou le pourtour des manches qui a pu être taché), profitez du bain pour les nettoyer en douceur. Surtout ne frottez pas fort avec une brosse ! À la place, pressez délicatement le tissu entre vos doigts sur ces zones à traiter. Par de légers pincements répétés, vous aidez la lessive à désincruster la saleté, sans abîmer la fibre. Vous pouvez aussi caresser le tissu du bout des doigts, en face et envers, pour “déloger” la crasse.

Pour les taches isolées, continuez de privilégier le tapotement plutôt que le frottement. Si besoin, n’hésitez pas à laisser tremper quelques minutes de plus. Par exemple, un col très encrassé pourra tremper 15 minutes au lieu de 5. La patience est votre meilleure alliée pour ne pas avoir à forcer sur le tissu. En aucun cas vous ne devez sentir de résistance dans le textile ou entendre de craquement : si c’est le cas, c’est que vous traitez le kimono trop rudement. Ralentissez et contentez-vous de le laisser reposer dans son bain de lessive.

Rincer minutieusement

Une fois que vous estimez le kimono propre, il est temps de vider l’eau savonneuse de la bassine. Soulevez délicatement le kimono et mettez-le de côté (dans un coin propre de la bassine ou sur une autre bassine propre) le temps de jeter l’eau sale. Ensuite, remplissez de nouveau la bassine avec de l’eau claire froide pour le rinçage.

Plongez à nouveau le kimono dans cette eau propre. Remuez-le doucement dans l’eau pour éliminer les résidus de savon : faites-le aller et venir tranquillement, ou appuyez-le délicatement puis relâchez, afin que l’eau pénètre bien partout. Videz l’eau de rinçage trouble, puis recommencez l’opération avec de l’eau fraîche neuve. Répétez ainsi jusqu’à ce que l’eau de rinçage soit limpide et sans aucune trace de mousse de lessive. Il faut généralement 2 à 3 cycles de rinçage. Ce rinçage soigneux est capital : tout savon restant dans la fibre pourrait la rendre collante ou attirer la poussière plus vite. N’oubliez pas d’être délicat lors de chaque manipulation sous l’eau, en évitant toujours torsions et frottements.

Essorer sans tordre le tissu

Après le rinçage, le kimono est gorgé d’eau qu’il faut retirer sans attendre (pour qu’il sèche plus vite) mais sans tordre ni malmener le vêtement. Voici la bonne méthode d’essorage, qui préserve les fibres :

  • Égouttage initial : Soulevez le kimono délicatement et laissez-le s’égoutter quelques secondes au-dessus de la bassine. Soutenez-le bien pour ne pas qu’il se déforme sous son propre poids. Vous pouvez passer votre main dessous pour le recueillir en boule souple (pas serrée) et évacuer le plus gros de l’eau.
  • Sandwich de serviettes : Préparez une grande serviette éponge à plat sur une surface plane. Déposez le kimono à plat sur cette serviette, en veillant à ce qu’il soit bien à plat (pas chiffonné). Recouvrez-le d’une deuxième serviette éponge de taille égale. Ensuite, pressez doucement avec vos mains à plat sur toute la surface, du centre vers les bords. La serviette du dessus va absorber l’eau par capillarité, aidée par la serviette du dessous qui boit depuis l’autre côté. N’hésitez pas à tamponner ainsi plusieurs fois, ou à remplacer les serviettes si elles sont complètement trempées, jusqu’à ce que le kimono soit simplement humide.

Cette technique d’essorage par absorption permet de retirer un maximum d’eau sans jamais tordre le tissu ni étirer les coutures. Évitez de “tordre” les serviettes avec le kimono dedans : il faut juste presser en gardant le kimono à plat. Après cela, votre kimono est prêt à être mis à sécher, dans un état humide mais non dégoulinant. Les fibres ont été respectées, il n’y a pas de plis cassés ni de déformation : le séchage pourra se faire de manière optimale.

Lavage en machine : précautions et étapes

Le lavage en machine d’un kimono traditionnel est une opération délicate, à réserver uniquement aux pièces qui peuvent le supporter. Si vous avez un doute, abstenez-vous ou choisissez un lavage à la main. Toutefois, pour les kimonos modernes et robustes, il est possible de les laver en machine à condition de respecter certaines règles d’or très strictes. Voici comment procéder.

Kimonos compatibles avec la machine

Tous les kimonos ne peuvent pas être glissés en machine, loin de là. En règle générale, seuls les modèles modernes et décontractés sont compatibles, notamment :

  • Les kimonos en coton (ou en lin) sans doublure raffinée – par exemple les yukata d’été ou les peignoirs style kimono.
  • Les kimonos en polyester ou fibres synthétiques – souvent conçus pour un usage pratique et un entretien facile.
  • Certains kimonos en laine ou viscose robustes – toutefois la laine peut feutrer en machine, donc prudence.

En revanche, il est exclu de mettre à la machine les kimonos en soie pure, les kimonos anciens aux teintures non fixées, les pièces brodées de fils précieux ou avec doublures fragiles. Ceux-là doivent être lavés à la main impérativement, ou nettoyés à sec. Avant de décider, reportez-vous à l’étiquette ou renseignez-vous sur la matière exacte de votre kimono. S’il s’agit d’un modèle de costume (cosplay, déguisement) en polyester et coton, la machine est envisageable. S’il s’agit d’un kimono de cérémonie, mieux vaut oublier la machine.

Préparatifs avant le lavage en machine

Si votre kimono remplit les conditions pour passer en machine, préparez-le comme décrit plus haut : repliez correctement les manches et placez-le dans un filet de protection. Vérifiez qu’il n’y a aucune agrafe, épingle ou objet métallique (parfois, on oublie une épingle à nourrice dans l’obi par exemple) qui pourrait s’accrocher. Ne lavez pas d’autres vêtements rugueux en même temps (jeans, serviettes à bouclettes) pour éviter les frottements ; l’idéal est de laver le kimono seul ou avec du linge très doux de couleurs similaires.

Choisissez une lessive liquide douce, comme pour le lavage à la main. Ne dépassez pas la dose recommandée : en machine aussi, l’excès de lessive est néfaste (difficile à rincer, il encrasse les fibres). N’ajoutez pas d’adoucissant chimique. En somme, préparez la machine comme vous le feriez pour un pull en cachemire ou un vêtement de soie fragile : avec beaucoup de précautions.

Réglages de la machine (programme, essorage)

Le choix du programme sur votre lave-linge est capital. Sélectionnez toujours le cycle le plus délicat possible. Sur la plupart des machines, cela correspond au programme “laine”, “soie” ou “lavage à la main”. Ces programmes ont l’avantage d’être très doux, avec des mouvements limités du tambour et souvent un essorage réduit. Si votre machine permet de personnaliser, optez pour un essorage minimal (400 à 600 tours/minute maximum).

Évitez absolument les cycles longs et énergiques comme “coton normal” ou “linge blanc 60°C”. Privilégiez un lavage court, juste ce qu’il faut pour nettoyer. Un kimono n’étant pas un linge sale en profondeur (s’il est aéré après usage, il ne nécessite qu’un rafraîchissement), un programme de 30 minutes en délicat est largement suffisant. Moins le kimono passera de temps à tourner, mieux il se portera.

Température de l’eau et lessive

En machine, la température doit rester basse. Sélectionnez “froid” ou 30°C maximum, même pour du coton. Il est tentant de penser qu’à 40°C le lavage sera plus efficace, mais ce petit gain de propreté se paye souvent par une légère contraction du tissu ou un dégorgement des couleurs. Restez donc sur une eau froide qui respecte les fibres.

Utilisez la même lessive douce que pour un lavage à la main, en veillant à bien la diluer. Si possible, versez-la dans le bac à lessive et non directement sur le kimono (pour éviter le contact direct avec une concentration de produit). Une dose modérée suffit. N’ajoutez aucun agent blanchissant ni détachant dans la machine : s’il y a des taches résistantes, mieux vaut les pré-traiter comme expliqué plus haut.

Après lavage : séchage immédiat

Dès que le cycle de lavage s’achève, ne laissez pas le kimono mouillé stagner dans le tambour. Sortez-le immédiatement de la machine, car un linge humide confiné peut vite se froisser intensément et prendre des mauvais plis qui seront difficiles à éliminer. De plus, les couleurs humides pourraient migrer si le vêtement reste chiffonné sur lui-même.

Retirez-le délicatement du filet de lavage. Si besoin, pressez-le doucement entre vos mains au-dessus de la baignoire pour éliminer le gros de l’eau (sans tordre). Puis préparez-le pour le séchage comme décrit dans la section suivante. Un kimono sorti de machine doit être étendu ou mis à plat sans attendre, car c’est en le séchant correctement que vous achèverez le processus d’entretien. Rappel important : n’envisagez pas une seconde le sèche-linge, même pour “finir de sécher” – c’est interdit pour un kimono. La seule issue après la machine, c’est le séchage naturel, de préférence à plat et à l’ombre.

Le séchage du kimono

Oublier le sèche-linge

Quelle que soit la matière (coton, lin, polyester ou soie), la sèche-linge est l’ennemi numéro un du kimono. Même en mode “délicat”, le simple fait de tourner dans un tambour chaud abîme le textile : le kimono ressort tout froissé, et ces faux-plis sont parfois impossibles à rattraper car les fibres se déforment sous l’effet de la chaleur et du mouvement. En outre, un passage en sèche-linge peut rétrécir brutalement un kimono en coton ou en soie, et ternir ses couleurs en un seul séchage. Donc la règle est simple : n’utilisez jamais de sèche-linge pour vos kimonos.

Si vous craignez que le kimono mette trop longtemps à sécher naturellement, prenez votre mal en patience ou aidez-vous d’un ventilateur, mais bannissez le séchage en machine. Ce petit sacrifice de temps préserve la vie de votre vêtement traditionnel.

Sécher à l’air libre, à l’ombre

Le meilleur moyen de sécher un kimono est de le laisser respirer à l’air libre. Cependant, attention : pas question de l’exposer aux rayons directs du soleil, sous peine de voir ses couleurs passer ou sa matière se fragiliser. Les ultraviolets attaquent les pigments, en particulier les rouges, bleus et noirs qui peuvent virer ou s’éclaircir. Donc on privilégie un séchage à l’ombre ou dans un endroit lumineux mais sans soleil direct.

Idéalement, trouvez un endroit bien ventilé (près d’une fenêtre ouverte, sous un auvent, dans un patio, etc.). Si vous êtes en extérieur, vous pouvez étendre le kimono à l’ombre d’un arbre ou d’un toit, éventuellement en le protégeant d’un drap fin qui filtrera la lumière directe tout en laissant passer l’air. L’air frais est le plus adapté : même s’il fait un peu frais, ce n’est pas grave si le kimono met plus de temps à sécher, au contraire. Évitez en revanche les lieux humides ou confinés : un garage clos ou une salle de bain humide ne permettront pas un bon séchage.

Étendre le kimono correctement

La façon dont vous étendrez le kimono va influencer son aspect une fois sec. Deux méthodes sont recommandées :

  • À plat : Disposez le kimono horizontalement sur une grande serviette sèche et propre, posée par terre ou sur un étendoir plat. Réarrangez le kimono de sorte qu’il n’y ait pas de plis marqués : alignez bien les panneaux, lissez légèrement avec la main. Cette méthode est idéale pour les kimonos en soie ou en lin très souples, car elle évite tout étirement. Pensez à retourner délicatement le kimono au bout de quelques heures pour que l’autre face sèche aussi.
  • Sur cintre : Si vous préférez suspendre le kimono, utilisez un cintre large et rembourré (ou deux cintres placés bout à bout pour soutenir la largeur des épaules. N’utilisez jamais un cintre métallique fin. Placez le kimono sur le cintre en veillant à ce qu’il tombe bien droit, sans plis tordus. Vous pouvez éventuellement glisser une serviette roulée dans chaque manche pour les écarter et permettre une meilleure aération à l’intérieur. Cette méthode convient bien aux kimonos en coton ou polyester qui se froissent peu, ou aux vestes haori.

Dans les deux cas, veillez à ce que le kimono soit le plus en forme possible : il doit sécher en gardant sa silhouette naturelle. Un pli mal placé pendant le séchage pourrait marquer le vêtement. Si vous voyez un faux pli, rectifiez-le dès que le tissu commence à sécher (il sera plus docile qu’à l’état totalement mouillé). L’idée est que le kimono retrouve progressivement sa forme, sans tension ni faux pli, pendant qu’il sèche.

Laisser le temps au séchage

Sécher un kimono, c’est un exercice de patience. Il est tentant d’accélérer le processus en utilisant un radiateur, un sèche-cheveux ou en le mettant dans une pièce très chauffée, mais résistez à cette tentation. Un séchage lent à l’air libre est ce qu’il y a de mieux pour la fibre : cela permet à l’eau de s’évaporer progressivement, sans “cuire” les fibres. Évitez donc toute source de chaleur directe (radiateurs, appareils chauffants). Laissez le kimono tranquille dans son coin aéré.

Selon l’épaisseur et la matière, le kimono peut mettre de plusieurs heures à une journée entière pour sécher complètement. Ce n’est pas un problème. Retournez-le ou déplacez-le de temps en temps pour exposer les parties encore humides. Si vous le séchez à plat, n’hésitez pas à remplacer la serviette sous lui une ou deux fois, car elle va se gorger d’humidité. Le soir, si ce n’est pas encore sec, rentrez-le à l’intérieur pour éviter l’humidité nocturne, puis ressortez-le ou rouvrez la fenêtre le lendemain matin.

Vérifier l’absence d’humidité

Avant de ranger ou de porter le kimono fraîchement lavé, assurez-vous qu’il soit parfaitement sec. Même une légère humidité résiduelle peut être problématique : un kimono rangé alors qu’il est encore un peu humide risque de développer des moisissures (taches noirâtres et odeur de moisi) et d’être abîmé de manière invisible de l’intérieur des fibres. Pour vérifier, touchez les zones épaisses (ceinture, col doublé, couture des manches) : elles doivent être totalement sèches au toucher, sans sensation de frais.

Si vous détectez une zone encore un peu fraîche ou humide, laissez le kimono sécher plus longtemps. Ne le pliez pas et ne l’enfermez pas tant qu’il n’est pas sec à 100%. Par temps humide, le séchage peut prendre du temps : n’hésitez pas à utiliser un ventilateur pour brasser l’air autour du kimono, cela aidera l’évaporation. Une fois sec, vous pourrez alors procéder au pliage ou au repassage, ou le ranger en toute sécurité sans risquer d’y enfermer de l’eau.

Repassage du kimono

Faut-il repasser un kimono ?

Après un lavage et un séchage soigneux, votre kimono peut présenter quelques plis. Faut-il pour autant dégainer le fer à repasser à chaque fois ? Cela dépend de la matière et du type de kimono. Les kimonos modernes en coton ou en polyester, s’ils ont séché bien à plat, n’ont souvent pas besoin de repassage. Leur souplesse naturelle suffit à ce qu’ils se défroissent légèrement d’eux-mêmes une fois portés (le poids du tissu aide à les lisser). Au contraire, les kimonos en lin froissé ou en soie fine peuvent bénéficier d’un léger repassage pour retrouver leur tombé impeccable. De même, les kimonos très formels avec de grandes surfaces lisses (comme les montsuki noirs) gagnent à être bien lissés pour paraître élégants.

En résumé : repasser uniquement si nécessaire. Si le kimono n’a que de rares petits plis, vous pouvez aussi choisir de ne pas repasser et de le laisser tel quel – cela ne se remarquera pas forcément une fois porté, car le vêtement bouge. Mais pour un rendu optimal, surtout sur les textiles naturels, un petit coup de fer bien dosé peut sublimer le kimono.

Repasser à basse température

Si vous décidez de repasser, la règle d’or est d’utiliser une température basse. Réglez votre fer sur “soie” ou “laine”, ou sur environ 120-130°C maximum. N’utilisez jamais un fer très chaud comme pour du lin ou du coton épais, même pour un kimono en coton léger – vous risqueriez de “brûler” l’apprêt du tissu ou d’y imprimer des lustrages (brillances dues à la chaleur). Par sécurité, privilégiez la vapeur douce plutôt que la chaleur sèche : remplissez le fer d’eau et activez la fonction vapeur, ou utilisez un défroisseur vertical si vous en avez un. La vapeur aide à détendre les fibres à température plus basse.

En repassant à basse température, vous évitez tout risque de marque jaune sur la soie ou de fonte sur les fibres synthétiques (le polyester peut carrément fondre ou se déformer si le fer est trop chaud). Prenez donc le temps de chauffer modérément, quitte à faire plusieurs passages légers, plutôt qu’un seul coup de fer trop chaud.

Utiliser une pattemouille protectrice

Que ce soit sur de la soie, du coton ou du polyester, il est vivement recommandé d’utiliser une pattemouille lors du repassage. Qu’est-ce que c’est ? Simplement un tissu fin et propre (un torchon en coton blanc, une mousseline ou même un vieux drap) légèrement humide, que l’on interpose entre le fer et le kimono. La pattemouille a deux avantages : elle évite le contact direct du fer avec le textile (donc aucune trace de semelle ni lustrage), et elle apporte une petite humidité qui aide à défroisser en douceur.

Placez la pattemouille sur la partie du kimono à repasser, puis passez le fer sur la pattemouille. Veillez à ce que la pattemouille reste humide : ré-humidifiez-la si nécessaire au cours du repassage. Grâce à cette méthode, vous pourrez même repasser des endroits délicats sans risque – par exemple un motif imprimé ou une broderie – car la pattemouille fait écran et diffuse la chaleur de manière uniforme.

Repasser sur l’envers du tissu

Pour les kimonos qui comportent des motifs ou des broderies en relief, il est impératif de repasser sur l’envers du tissu. C’est-à-dire poser le kimono à l’envers sur la table à repasser et repasser “par derrière” le motif. Cela évite d’aplatir ou d’abîmer un motif en relief. Par exemple, un motif de fleurs brodées en soie pourrait se ternir ou se tasser sous la semelle du fer si on le repassait directement sur l’endroit. Sur l’envers et avec une pattemouille, vous préservez l’intégrité visuelle du motif tout en éliminant les plis.

Si votre kimono est uni ou sans motif saillant, repassez malgré tout sur l’envers autant que possible. C’est une mesure de précaution qui ne coûte rien et qui met le tissu à l’abri d’un éventuel faux-pas (tache de fer, brillance). En particulier, ne repassez jamais un blason blanc (kamon) à travers le tissu noir sur l’endroit : vous risqueriez de marquer un halo. Intervenez toujours par l’envers pour ce genre de détail contrasté.

Ne pas écraser le tissu

Un bon repassage de kimono doit être léger. Il ne s’agit pas d’“écraser” les plis comme on le ferait sur une chemise en coton épais. Le but est plutôt de raviver la fluidité du vêtement sans le rigidifier. Pour cela, passez le fer doucement, sans appuyer de tout votre poids. Laissez la chaleur et la vapeur faire le travail, et déplacez le fer continuellement, sans le laisser immobile trop longtemps au même endroit.

Évitez de repasser les doublures synthétiques à pleine vapeur, cela pourrait les faire gondoler. De même, ne repassez pas un pli de kimono au point de le rendre tranchant comme un pli de pantalon : les kimonos ont normalement des lignes souples, pas de plis “marqués” (sauf cas particulier du hakama, traité plus loin). En un mot, repassez pour supprimer les faux-plis dûs au lavage, mais ne cherchez pas à obtenir un tombé ultra plat et raide – ce n’est pas dans l’esthétique du kimono, qui doit conserver une certaine vie dans son drapé.

Stockage et conservation du kimono

Utiliser un cintre adapté

Si vous portez régulièrement votre kimono, vous serez amené à le suspendre entre deux utilisations. Contrairement à un vêtement occidental, on n’utilise pas un cintre standard étroit en plastique pour un kimono. Il faut un cintre large, idéalement spécifiquement conçu pour kimono ou haori. Ces cintres ont une barre d’épaule très longue, proche de la largeur du kimono, ce qui permet d’étendre le vêtement sans le plier aux épaules. De plus, ils sont souvent rembourrés ou gainés de tissu pour ne pas marquer le vêtement.

Si vous n’avez pas ce type de cintre spécial, essayez de bricoler : par exemple, attachez deux cintres en bois ensemble pour élargir la portée, et enroulez une serviette dessus pour arrondir le support. L’objectif est d’éviter tout “point de pression” sur le kimono. Pendre un kimono ainsi, sur un cintre adéquat, est une bonne solution de rangement temporaire – pour quelques jours. Cela le garde aéré, prêt à être porté, sans faux-plis inutiles. En revanche, pour un stockage de longue durée (plusieurs semaines ou mois), on préférera le pliage traditionnel afin d’éviter une déformation par gravité.

Le pliage traditionnel (tatō)

Pour ranger un kimono sur une plus longue durée, la méthode recommandée est le pliage traditionnel japonais, appelé tatō. Ce pliage consiste à replier le kimono sur lui-même de façon méthodique, en suivant ses lignes de couture naturelles. En résumé :

  • On rabat chaque manche à plat sur le corps du kimono.
  • On plie le kimono en deux verticalement (dans le sens de la longueur) en superposant les deux moitiés.
  • On replie ensuite horizontalement le bas vers le haut, en plusieurs sections, de sorte à obtenir un rectangle plat et bien net.

Ce pliage a l’avantage de respecter la structure du vêtement, d’éviter tout pli étrange et de minimiser l’encombrement. Une fois plié, le kimono peut être placé dans sa tatōshi (pochette de papier de riz non acide spécialement conçue) pour une conservation optimale. Si vous n’avez pas de tatōshi, vous pouvez le glisser dans un grand morceau de tissu en coton ou de papier de soie. L’idée est de le protéger de la poussière tout en le laissant respirer. Un kimono plié à la japonaise peut être stocké dans un tiroir ou une boîte, à l’abri de la lumière.

Housse de protection respirante

Que vous choisissiez de pendre temporairement le kimono ou de le plier, il est vivement conseillé de le protéger avec une housse ou un contenant approprié. Oubliez les housses plastiques hermétiques : elles retiennent l’humidité et empêchent l’aération, ce qui est néfaste pour la soie et autres fibres naturelles. À la place, optez pour une housse en tissu respirant (coton non teint, lin ou toile non traitée). Ces housses protègent de la poussière tout en laissant passer l’air, évitant ainsi la condensation.

Si vous n’avez pas de housse, utilisez un drap propre pour recouvrir le kimono pendu, ou rangez-le dans une taie d’oreiller en coton non blanchie. L’important est d’éviter le contact direct avec du plastique sur le long terme. Pour les kimonos de très grande valeur, on peut investir dans des boîtes de rangement en carton sans acide, ou réutiliser les boîtes à kimono traditionnelles, qui sont en carton épais et recouvertes de papier. Ces boîtes protègent de la lumière et de la poussière tout en étant légèrement poreuses.

Préserver de l’humidité et des insectes

Deux ennemis guettent le kimono au placard : l’humidité et les insectes (mites textiles). Pour contrer l’humidité, assurez-vous que l’endroit de stockage est sec et bien ventilé. Évitez les caves, greniers non isolés ou placards contre un mur humide. Vous pouvez placer dans la boîte ou l’armoire un petit sachet de gel de silice ou des absorbeurs d’humidité naturels (comme du charbon de bois actif) pour garder un environnement sec. Attention toutefois à vérifier ces sachets et à les remplacer régulièrement, car une fois saturés d’eau ils n’ont plus d’effet.

Contre les mites, privilégiez les solutions naturelles : des sachets de lavande séchée, du bois de cèdre brut ou des écorces d’orange séchées. Ces odeurs repoussent les insectes sans imprégner trop fortement le tissu (la soie peut s’imprégner des odeurs chimiques d’anti-mites, mieux vaut éviter). Ne placez pas le sachet de lavande directement sur le kimono : mettez-le dans un coin de la boîte ou du tiroir, pour un parfum léger. Évitez absolument les boules de naphtaline ou camphre chimiques, non seulement leur odeur est tenace, mais en plus elles peuvent altérer la couleur des textiles délicats.

Aérer le kimono régulièrement

Même stocké proprement, un kimono a besoin de “respirer” de temps en temps. Si vous le gardez rangé pendant de longs mois sans le sortir, prenez l’habitude de le ressortir quelques fois par an (idéalement à chaque changement de saison). Ouvrez la boîte ou l’armoire, sortez le kimono et suspendez-le quelques heures à l’ombre, dans une pièce aérée. Secouez-le très légèrement pour l’aérer, puis repliez-le et rangez-le de nouveau. Cette aération périodique permet d’éviter le “moisi” : elle chasse l’éventuelle humidité accumulée et décourage les moisissures.

Dans la tradition japonaise, on pratiquait le mushi-boshi (littéralement “séchage d’insecte”) : on sortait les kimonos lors des belles journées pour les aérer et les exposer au grand air, éloignant ainsi insectes et humidité. Vous pouvez vous en inspirer en adaptant à votre environnement : un kimono qui respire est un kimono qui se conserve.

En suivant ces principes de stockage – cintre large pour l’usage courant, pliage soigné et protection respirante pour le long terme, lutte contre l’humidité et mites – votre kimono pourra traverser les années sans encombre. Rappelez-vous qu’un kimono bien rangé, c’est un kimono qui restera éclatant de beauté et prêt à être revêtu à tout moment.

Entretien spécifique : le kimono en soie

Kimono Soie Femme | Élégance et Légèreté Japonaise

La soie : une matière exigeante

Le kimono en soie est sans doute le plus noble et le plus délicat de tous. La soie naturelle utilisée dans les kimonos traditionnels (habutae, chirimen, etc.) a un toucher somptueux et un éclat subtil, mais elle supporte mal les traitements brutaux. En particulier, la soie ne tolère pas les variations brusques de température ni les immersions prolongées sans précaution. Il est généralement déconseillé de laver soi-même un kimono en soie ancienne ou de grande valeur : un nettoyage à sec professionnel spécialisé est la solution la plus sûre. En effet, au contact de l’eau, la soie peut rétrécir ou voir ses couleurs changer, et les broderies dorées peuvent se ternir irrémédiablement. Néanmoins, dans certains cas (soie moderne résistante, petite tache localisée), un lavage à la main très précautionneux peut être envisagé.

Gardez à l’esprit que la soie est une fibre protéique (comme les cheveux humains) et qu’elle a besoin de douceur. Évitez absolument la machine à laver : même un programme “délicat” serait trop agressif pour un kimono en soie. Évitez aussi tout choc thermique (ne passez pas d’un bain chaud à un rinçage froid, par exemple). Avec la soie, la constance et la modération sont de mise.

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Lavage à la main obligatoire

Si vous décidez de nettoyer votre kimono en soie vous-même, ce sera donc à la main exclusivement. Préparez une bassine d’eau froide (idéalement de l’eau filtrée ou déminéralisée si votre eau est calcaire, car la soie n’aime pas les minéraux qui la ternissent). Le lavage se fera en douceur, sans aucune friction rude. Plongez délicatement le kimono en soie dans l’eau savonneuse (avec lessive spéciale soie, voir ci-dessous). Laissez-le flotter quelques minutes, pas plus. Remuez-le doucement en le retournant une ou deux fois dans la bassine. Ne frottez jamais et ne tordez pas le kimono : les fibres de soie mouillées sont vulnérables, elles peuvent casser si on les étire.

Après quelques minutes de trempage léger, videz l’eau savonneuse et rincez immédiatement à l’eau froide claire. Faites plusieurs bains de rinçage jusqu’à élimination complète de la lessive. Là encore, ne laissez pas stagner la soie longtemps dans l’eau : un trempage prolongé pourrait la gonfler et la déformer. En somme, le mot d’ordre est d’agir rapidement mais tout en douceur. Une fois le rinçage terminé, passez à l’essorage avec serviettes comme décrit plus haut, sans aucune torsion. La soie doit ensuite sécher à plat (voir plus loin).

Lessive spéciale soie recommandée

Pour laver la soie, il est impératif d’employer une lessive formulée pour la soie ou a minima une lessive ultra douce pour linge délicat. Ces lessives ne contiennent ni enzyme, ni agent blanchissant, ni parfum fort. Elles nettoient en respectant l’intégrité de la fibre de soie et en préservant son lustre. N’utilisez jamais de détergent vaisselle, de shampoing ou autre produit “maison” non prévu pour la soie : leur pH ou leurs additifs pourraient endommager la fibre ou laisser un résidu collant.

Une astuce : diluez la lessive spéciale soie dans un verre d’eau avant de la verser dans la bassine, cela la répartira mieux. Et n’en mettez qu’une petite quantité : la soie se lave mieux avec très peu de savon (trop de lessive est difficile à rincer et peut ternir l’éclat). Quelques gouttes suffisent. Enfin, vous pouvez ajouter une cuillère de vinaigre blanc dans la dernière eau de rinçage : le vinaigre, en neutralisant les résidus alcalins, redonne du brillant à la soie et ravive ses couleurs.

Séchage à plat immédiat

Après le lavage et le rinçage, ne laissez pas traîner un kimono en soie mouillé en boule : il faut le mettre à sécher sans délai. La soie mouillée peut être sujette aux moisissures si elle reste humide trop longtemps, et elle se froisse énormément si on la laisse chiffonnée. Procédez donc à l’essorage doux entre serviettes dès la fin du rinçage, puis installez le kimono pour le séchage.

Le mieux est de le sécher à plat sur une grande surface couverte de serviettes sèches. Étalez le kimono en soie sur la serviette, en lui redonnant sa forme (ne le laissez pas tordu ou plissé). S’il fait beau, vous pouvez mettre cette installation à l’extérieur à l’ombre, ou dans une pièce bien aérée. La soie déteste les rayons du soleil directs : ils peuvent non seulement décolorer, mais aussi “cuire” la soie et la rendre cassante. Donc toujours à l’abri du soleil.

Changez la serviette absorbante en cours de séchage si elle est saturée d’eau. Si vous devez suspendre le kimono faute de place, faites-le sur un cintre rembourré en plaçant une serviette propre entre le cintre et le kimono pour éviter le marquage. Mais le séchage à plat reste l’option à privilégier pour la soie, car il n’exerce aucune tension sur le vêtement.

Repassage très doux de la soie

Une soie bien séchée à plat aura moins de plis, mais il peut être nécessaire de la repasser légèrement pour lui redonner son impeccable tombé. Pour cela, suivez rigoureusement les conseils de repassage évoqués plus haut : fer tiède uniquement, pattemouille obligatoire, et idéalement repassage sur l’envers du kimono. Vous pouvez aussi utiliser la vapeur de votre fer sans le poser : suspendez le kimono et envoyez des jets de vapeur à quelques centimètres du tissu, cela détendra les derniers plis sans contact direct.

Si vous repassez à plat, placez un linge humide (pattemouille) sur la soie et repassez en mode soie. N’appuyez pas fort, laissez juste la chaleur faire effet. Un repassage léger suffit à faire briller la soie et à effacer les petits plis restants. Encore une fois, inutile de chercher à obtenir quelque chose de parfaitement lisse comme une chemise : la soie aime garder un peu de vie. Évitez enfin de repasser les broderies en relief sur l’endroit : travaillez toujours par le revers avec un linge, pour ne pas aplatir ces motifs précieux.

Entretien spécifique : le kimono en coton (yukata)

Yukata pour Femme | Kimono Long Léger et Luxueux

Un kimono en coton robuste et simple

Les kimonos en coton – notamment les yukata d’été – sont parmi les plus faciles à entretenir. Le coton est une fibre naturelle assez résistante qui supporte bien l’eau et même un peu d’agitation mécanique. Les yukata en coton, portés lors des festivals d’été ou comme vêtements d’intérieur, sont pensés pour être lavés régulièrement et sans complication. Cela dit, coton ne veut pas dire qu’il faut les malmener : un beau yukata en coton indigo peut déteindre s’il est lavé n’importe comment, et un kimono en coton doublé peut rétrécir à l’eau chaude. Il faut donc garder à l’esprit les principes de base déjà évoqués : eau froide, lessive douce, pas de séchage brutal.

Ce qui fait la force du coton, c’est qu’il tolère d’être manipulé sans trop de fragilité. Un kimono en coton de bonne facture peut durer des années en étant lavé en machine correctement. C’est d’ailleurs un excellent choix pour un usage quotidien ou pour quelqu’un qui souhaite un kimono “sans prise de tête”. Beaucoup de yukata vendus de nos jours sont en coton ou en mélange coton-polyester et conviennent parfaitement à un entretien simplifié.

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Lavage en machine facilité

Pour un kimono en coton, le lavage en machine est tout à fait envisageable, en respectant les consignes déjà mentionnées. Mettez-le de préférence sur l’envers (retourné) pour protéger ses motifs, et lavez-le seul ou avec des couleurs similaires. Choisissez l’eau froide ou 30°C maximum, en cycle délicat. L’utilisation du filet de lavage est toujours un plus, surtout si le yukata a de longues manches ou un ceinturage attaché, afin d’éviter qu’il ne s’emmêle.

Le coton a l’avantage de ne pas être aussi capricieux que la soie : il ne rétrécira pas de façon dramatique si la température varie un peu (un léger retrait au premier lavage est normal cependant). Les couleurs du coton moderne sont souvent grand teint : elles ne bougeront pas trop, à part peut-être un léger dégorgement au début pour les teintes indigo ou rouge vif. Ainsi, vous pouvez laver un yukata en coton en machine sans inquiétude, pour peu que vous respectiez bien l’eau froide et la délicatesse du cycle. Évitez simplement l’essorage fort et le séchage machine, comme pour tous les kimonos. Un essorage léger suffira, ou même pas d’essorage du tout (le coton n’est pas très long à sécher).

Séchage du coton sans contrainte

Le séchage d’un kimono en coton est plus aisé que pour la soie. Le coton peut être séché suspendu sans trop de risques d’étirement (sauf s’il est très lourd et mouillé, mais un yukata est léger). Vous pouvez donc tout à fait mettre votre kimono en coton sur un cintre large à l’ombre à l’extérieur. S’il fait soleil, sachez que le coton supporte modérément le soleil : une petite exposition ne le tuera pas, mais évitez tout de même les longues heures en plein soleil qui finiraient par délaver les couleurs. Une astuce pour les kimonos blancs en coton : un séchage au soleil peut aider à les blanchir encore plus, car les UV ont un effet légèrement blanchissant sur le coton (c’est ce qu’on faisait avec les draps autrefois). Donc pour un yukata blanc sans motifs, le soleil n’est pas un problème majeur sur une durée raisonnable.

Le coton a tendance à se froisser en séchant, surtout s’il sèche complètement à l’air libre sans intervention. Pour limiter cela, vous pouvez secouer légèrement le kimono quand il est presque sec, ou le lisser du plat de la main de temps en temps pendant le séchage. Mais de toute façon, un coup de fer (ou pas, si c’est un vêtement d’intérieur) corrigera les plis restants.

Repassage du kimono en coton

Le coton est la matière la plus facile à repasser. Vous pouvez utiliser un fer à température relativement élevée (200°C, position “coton”) et de la vapeur sans crainte d’abîmer la fibre. Cependant, tenez compte des motifs éventuels sur le kimono : s’il s’agit d’impressions ou de peintures sur coton, repassez de préférence sur l’envers pour ne pas ternir les couleurs. Le coton imprimé supporte bien le fer, mais le fait de repasser sur l’envers maintient l’éclat du motif un peu plus longtemps.

Vaporisez légèrement d’eau si le kimono est très sec, ou repassez-le alors qu’il est encore un peu humide (c’est l’idéal, car le coton se défroisse beaucoup mieux). N’oubliez pas la pattemouille si vous voulez une sécurité absolue : même si le risque de lustrage est faible sur du coton mat, une pattemouille évite de “casser” le grain du tissu sous la chaleur. Repassez en insistant sur les zones visibles (devant, manches) et ne vous inquiétez pas trop des petits plis dans le dos sous la ceinture, car de toute façon le obi les cachera une fois le kimono porté.

Astuce : préserver les couleurs du yukata

Les yukata en coton ont souvent des couleurs vives (bleu indigo profond, rouges, violets…) qui, mal entretenues, pourraient dégorger ou passer. Pour conserver des coloris éclatants été après été, voici quelques astuces :

  • Premier lavage à part : Lors de la toute première lessive d’un yukata neuf en coton foncé, faites-le tremper seul dans de l’eau froide avec une poignée de gros sel ou un verre de vinaigre blanc. Ces substances agissent comme fixateurs de couleur naturels. Laissez tremper une heure ou deux, rincez, puis lavez normalement.
  • Laver sur l’envers : Comme mentionné, retourner le yukata avant lavage protège sa face visible et réduit l’impact sur les couleurs et motifs.
  • Pas de séchage prolongé au soleil : Même si le coton résiste mieux que la soie, le soleil direct finit par délaver. Préférez l’ombre ou un séchage intérieur pour les yukata aux teintes très soutenues.
  • Ranger à l’abri de la lumière : Ne laissez pas un yukata coloré traîner sur un cintre près d’une fenêtre des semaines durant. Rangez-le plié à l’abri de la lumière pour éviter que les couleurs ne fanent.

En suivant ces conseils, votre joli yukata gardera ses teintes chatoyantes. De nombreux yukata actuels sont traités pour bien tenir la couleur, donc vous n’aurez probablement pas de problème, mais ces précautions supplémentaires ne font pas de mal, surtout pour les indigos traditionnels.

Entretien spécifique : le kimono en polyester

Avantages du polyester

Les kimonos modernes en polyester ont le vent en poupe car ils offrent un compromis intéressant : l’esthétique du kimono traditionnel alliée à la praticité d’un textile synthétique. Le polyester est une fibre très résistante qui ne rétrécit pas, ne se déforme que peu et sèche rapidement. Un kimono en polyester est généralement beaucoup plus facile à laver qu’un kimono en soie ou en coton délicat : il tolère bien le lavage à l’eau et même un léger essorage. C’est pourquoi on voit sur le marché de plus en plus de “washable kimonos” en polyester, destinés à un usage fréquent et sans contraintes.

De plus, le polyester a l’avantage d’être léger et souvent infroissable ou du moins moins froissable que le coton. Pour un kimono d’entraînement (arts martiaux, danse) ou un kimono de spectacle, c’est une matière très pratique. Cependant, il ne faut pas oublier que polyester ne veut pas dire indestructible : certains tissages polyester imitent la soie et restent assez fins, donc il faudra quand même les traiter avec un minimum de douceur pour préserver leur fluidité.

Lavage du kimono en polyester

L’un des gros avantages du polyester est qu’il supporte le lavage en machine sans trop de souci. Là encore, respectez les bonnes pratiques : eau froide ou 30°C, cycle délicat, lessive douce. Mais vous pouvez être un peu moins anxieux : un kimono en polyester ne se ratatinera pas s’il passe en machine, et ses couleurs sont en général fixées de manière chimique très solide, donc pas de dégorgement à craindre. Veillez simplement à le placer dans un filet de lavage et à ne pas le mélanger avec des vêtements à scratch ou à zip qui pourraient accrocher le tissu (le polyester, selon son tissage, peut présenter des fils tirés si on l’accroche).

Un point d’attention : si votre kimono en polyester comporte une doublure (certains ont doublure en polyester ou acétate), lavez-le à froid pour éviter que doublure et tissu extérieur ne réagissent différemment à la chaleur. En général, 30°C max, c’est la consigne à retenir pour tout synthétique. Enfin, le polyester étant peu respirant, assurez-vous de bien aérer le kimono après lavage pour éliminer toute odeur de lessive ou d’humidité résiduelle.

Éviter la chaleur excessive

Le polyester est sensible à la chaleur élevée. Il fond aux alentours de 150°C, ce qui veut dire qu’un fer trop chaud ou un sèche-linge trop intense peuvent le faire fondre ou se coller. Donc même si le polyester supporte mieux la chaleur que la soie, restez prudent. Ne lavez jamais un kimono en polyester à l’eau très chaude (cela peut aussi détériorer les teintures ou les interfils de renfort). De toute façon, le polyester se nettoie très bien à basse température, donc inutile de chauffer.

De même, évitez le sèche-linge qui pourrait faire perdre au polyester son aplomb (certains polyesters plissés, par exemple, perdraient leurs plis si exposés à la chaleur). Le polyester a une faible capacité d’absorption d’eau, donc il sèche vite : pas besoin de chaleur pour accélérer. Laissez-le sécher à l’air libre, il sera sec en un rien de temps comparé à un kimono en coton. Dernier conseil : ne pas repasser le polyester avec un fer chaud sans protection, car il pourrait luire ou adhérer au fer. On en reparle juste après.

Séchage rapide du polyester

Comme mentionné, le polyester a la réputation de sèche vite. En effet, la fibre synthétique n’absorbe pas l’eau comme le coton : l’eau reste en surface et s’évapore rapidement. Profitez-en pour simplement suspendre votre kimono en polyester sur un cintre après le lavage (toujours à l’ombre pour la sûreté des couleurs, même si les pigments synthétiques sont généralement stables). Vous constaterez qu’en quelques heures, il est sec au toucher.

Veillez à bien le mettre en forme pendant qu’il sèche : alignez les coutures, défroissez les revers avec la main. Le polyester a tendance à conserver la forme dans laquelle il sèche. L’idéal est même de le suspendre dès la fin du cycle d’essorage, quand il est encore un peu humide : son propre poids va tirer sur les plis et les réduire, ce qui fait souvent qu’un kimono polyester n’aura presque pas besoin de repassage ensuite. Si c’est une veste ou un kimono court, vous pouvez aussi le sécher à plat sur une serviette, mais ce n’est pas impératif comme pour la soie.

Repassage du polyester

Beaucoup de kimonos en polyester n’exigeront qu’un léger repassage, voire aucun, si vous les avez bien étendus. Toutefois, s’il reste des plis, repassez avec prudence. Positionnez le fer sur **température basse** (position synthétique, ~110-120°C) et utilisez la vapeur avec modération. L’astuce indispensable : placez une pattemouille entre le fer et le tissu synthétique, afin d’éviter tout risque de lustrage ou de fonte locale. Un simple torchon humide fera l’affaire. Repassez de préférence sur l’envers, surtout si le kimono a un fini satiné ou brillant.

Ne laissez pas le fer immobile sur le polyester, bougez-le en permanence. Si vous avez un défroisseur à vapeur vertical, c’est idéal : suspendez le kimono et passez le défroisseur pour détendre les plis sans contact direct. En quelques minutes, il retrouvera un aspect net. Quoi qu’il en soit, n’appuyez pas trop fort et ne cherchez pas à aplatir exagérément : le polyester peut prendre un pli définitif si vous le marquez trop fort sous la chaleur. Allez-y doucement, et tout se passera bien.

Entretien spécifique : le kimono de mariage

Une pièce d’exception délicate

Les kimonos de mariage japonais (tels que le somptueux uchikake brodé ou le shiromuku blanc de la mariée) figurent parmi les vêtements les plus somptueux – et les plus fragiles – qui soient. Ils sont souvent confectionnés en soie épaisse, richement brodée de fils d’or et d’argent, avec des doublures complexes. De plus, leur ampleur est telle (traîne, ouatage dans l’ourlet pour l’uchikake) qu’ils sont lourds et difficiles à manipuler. Autant dire que ce sont des pièces d’exception qui requièrent un soin d’exception.

En général, un kimono de mariage se salit peu (on le porte quelques heures lors de la cérémonie), mais il peut y avoir des traces au col (maquillage) ou sur l’ourlet traînant au sol. Sa grande valeur symbolique et financière fait qu’on hésite à y toucher pour le nettoyer. Et à juste titre : la moindre erreur sur un tel vêtement peut être catastrophique. Cependant, on ne peut pas non plus le laisser avec des taches, sous peine qu’elles s’incrustent à jamais. Il faut donc agir prudemment, avec la plus grande délicatesse.

Ici nous proposons une sélection de Kimono de Mariage !

Nettoyage professionnel conseillé

Pour la grande majorité des kimonos de mariage (surtout les anciens ou ceux en soie brocart), le mieux est de faire appel à un pressing spécialisé dans les kimonos ou les robes de mariée. Ces professionnels disposent du savoir-faire et des produits adaptés pour traiter la soie épaisse, les broderies et les doublures sans les abîmer. Ils pourront par exemple démonter partiellement le kimono (certains nettoyeurs japonais décousent les panneaux pour les nettoyer séparément, puis les recousent !) si nécessaire, ou utiliser des solvants particuliers pour telle tache sans mouiller le reste.

Ne confiez pas un kimono de mariage à n’importe quel pressing du coin, car peu sauront s’en occuper correctement. Renseignez-vous pour trouver un spécialiste – c’est parfois coûteux, mais comparé à la valeur du kimono, c’est un investissement judicieux. D’après les recommandations générales, un kimono de cérémonie (soie lourde, broderies, etc.) doit être lavé très rarement et de préférence par un expert. Cela évite les accidents de décoloration ou de dégât sur les ornements.

Éviter le lavage maison

Vous l’aurez compris, tenter de laver chez soi un kimono de mariage en soie brodée est extrêmement risqué. Sauf si vous avez une expertise dans le domaine, il est plus sûr d’éviter le lavage maison pour ce genre de pièce. L’eau pourrait faire gondoler le brocart, la doublure pourrait rétrécir différemment de l’extérieur, sans parler des broderies qui peuvent déteindre ou se fragiliser. Mieux vaut ne pas jouer les apprentis chimistes avec un kimono qui coûte parfois plusieurs milliers d’euros.

Si vraiment vous voulez intervenir vous-même, limitez-vous à un détachage local très ciblé sur une tache précise (par exemple, tamponner une tache de maquillage avec un coton imbibé d’eau et d’un peu de savon neutre, sans toucher le reste). Mais là encore, c’est à vos risques et périls. En cas de tache grave (vin renversé, boue), ne tentez pas des recettes hasardeuses – amenez le kimono au plus vite chez un spécialiste avant que la tache ne sèche complètement.

Conservation du kimono de mariage

Au-delà du nettoyage, le plus important pour un kimono de mariage est sa conservation à long terme. Ces kimonos sont souvent conservés en souvenir ou en héritage, il faut donc les stocker dans des conditions optimales. Assurez-vous qu’ils soient parfaitement propres et secs avant rangement (une trace de sueur non visible peut jaunir avec le temps). Ensuite, enveloppez le kimono dans une feuille de papier de riz (tatōshi) fournie généralement avec, accompagnée de sachets déshydratants. Rangez-le à plat dans sa boîte d’origine si possible, ou dans une grande boîte en carton de qualité archive.

Sachez qu’un kimono blanc de mariée (shiromuku) est particulièrement sujet au jaunissement si exposé à la lumière ou à l’humidité. Conservez-le donc dans l’obscurité, avec quelques sachets anti-humidité, et pensez à le ressortir annuellement pour l’aérer quelques heures. Pour un uchikake brodé, veillez à ce qu’il ne soit pas écrasé par du poids : idéalement, stockez-le à plat, sans plis trop marqués (vous pouvez le rouler très lâchement dans un tissu si l’espace le permet, afin d’éviter les plis). Le mot d’ordre est préservation : ces kimonos spéciaux méritent un traitement de conservation comme des œuvres d’art textiles.

Entretien spécifique : le kimono pour enfant

Kimono Enfant | Rose Fleuri

Des tissus plus faciles pour les enfants

Les kimonos pour enfants (kimono kodomo) sont souvent conçus dans des matières pratiques. En effet, sachant que les enfants risquent de les salir et qu’ils grandissent vite, les fabricants optent fréquemment pour des tissus résistants et lavables comme le polyester ou le coton. Il existe bien sûr des kimonos traditionnels en soie pour enfants (portés lors de cérémonies comme Shichi-Go-San, la fête des 7-5-3 ans), mais de nos jours beaucoup de kimonos enfant d’usage courant sont en tissus synthétiques à l’aspect soyeux, beaucoup moins fragiles.

Par conséquent, l’entretien d’un kimono d’enfant est généralement moins stressant : vous pouvez souvent le laver en machine ou à la main sans crainte excessive. Cela étant, ne baissez pas totalement la garde : vérifiez l’étiquette ou la description du tissu. S’il s’agit d’une petite yukata en coton pour l’été, traitez-la comme un yukata adulte en coton (lavage en machine doux, etc.). Si c’est un kimono enfant un peu plus habillé en satin polyester, vous pouvez le passer en machine également, mais toujours à froid et en cycle délicat.

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Réagir vite aux taches

Les enfants, on le sait, peuvent tacher leurs vêtements en un clin d’œil : un verre de jus renversé, des doigts collants de bonbons sur les manches… La clé avec un kimono d’enfant est d’agir rapidement quand une tache survient. Emportez avec vous lors de l’événement un petit kit : lingettes douces sans alcool, mouchoir en coton, un peu d’eau. Dès qu’une tache apparaît, tamponnez-la délicatement avec la lingette ou le mouchoir humide. L’idée est d’empêcher la tache de s’installer ou de sécher. Pour une tache de nourriture, vous pouvez mouiller un coin du mouchoir, le savonner légèrement (avec un peu de savon doux ou même du shampoing pour bébé) et tamponner la zone.

En prétraitant la tache le plus tôt possible, vous augmenterez fortement les chances qu’elle parte au lavage par la suite. Ne frottez pas (surtout sur de la soie ou du satin), contentez-vous d’imbiber et d’absorber. Si besoin, changez le vêtement de l’enfant pour le restant de la journée afin de pouvoir traiter à part le kimono taché. Par exemple, si un enfant renverse de la sauce sur son petit kimono, mieux vaut le lui retirer pour le détacher tout de suite, quitte à le remettre après. C’est parfois plus facile à dire qu’à faire selon les circonstances, mais souvenez-vous que plus une tache reste longtemps, plus elle s’incruste.

Lavage en machine sans souci

La plupart des kimonos pour enfants récents se lavent en machine sans difficulté. Leurs tissus sont choisis pour cela : un kimono enfant en polyester ou en coton ne craindra pas un passage en machine à 30°C délicat. Procédez comme pour un vêtement fragile : mettez-le dans un petit filet de lavage (les kimonos enfant sont souvent de petite taille, donc un filet moyen suffit), utilisez une lessive douce. Vous pouvez même laver un kimono enfant avec le reste du linge bébé/enfant s’il est de couleurs similaires.

Veillez à attacher les cordons ou rubans du kimono (certains modèles ont des liens à la taille intégrés) pour éviter l’entortillement. L’essorage peut être un peu plus fort que pour la soie adulte, par exemple 800 tours/minute, car ces vêtements sont plus petits et plus résistants. Ils ne risquent pas de se déformer au poids, étant légers. Bien sûr, évitez le sèche-linge là aussi, même si par exemple un petit haori enfant en polyester y survivrait, mieux vaut garder les bonnes habitudes de séchage naturel.

Séchage et repassage simplifiés

Grâce à leur petite taille, les kimonos enfant sèchent rapidement. Étendez le kimono sur un cintre d’enfant ou à plat sur une serviette : en quelques heures il sera sec. Les matières synthétiques pour enfants sont souvent infroissables ou traitées antistatique, donc le vêtement ressortira du lavage presque comme neuf une fois sec.

Côté repassage, dans bien des cas vous n’en aurez même pas besoin. Si le kimono enfant est en polyester satiné, les plis se défroissent d’eux-mêmes une fois pendu. S’il est en coton (par exemple un petit yukata), repassez-le rapidement comme une chemisette : un coup de fer tiède sur l’envers en insistant sur les manches et le col. Ne vous acharnez pas à obtenir un repassage parfait pour un enfant : de toute façon, il remuera et fera vite disparaître les plis. L’essentiel est qu’il soit propre, souple et sans gros plis gênants.

Conserver le kimono en souvenir

Les enfants grandissent vite : un kimono acheté cette année sera peut-être trop petit l’an prochain. Si le vêtement a une valeur sentimentale (par exemple le kimono du premier anniversaire ou du Shichi-Go-San), vous voudrez sans doute le conserver précieusement en souvenir ou pour le transmettre à un plus jeune. Dans ce cas, après l’avoir bien lavé et séché, rangez-le comme un kimono adulte mais en tenant compte de sa petite taille. Un kimono enfant peut facilement être rangé à plat dans une boîte à chaussures par exemple.

Utilisez du papier de soie non acide pour l’emballer, et ajoutez un sachet anti-humidité et un peu de cèdre ou de lavande contre les insectes. Étiquetez la boîte avec l’âge ou l’occasion correspondante (cela fait partie de l’histoire du vêtement). Ainsi stocké, le petit kimono restera en bon état pendant de longues années, prêt à raviver des souvenirs ou à être porté par un petit frère/une petite sœur. Il n’y a rien de plus attendrissant que de voir plusieurs enfants d’une même famille porter successivement le même kimono traditionnel, à condition qu’il ait été bien entretenu entre-temps !

Vestes traditionnelles : haori, hanten, happi

Haori Noir | Élégance & Motifs Dragons

Particularités de ces vestes

Les vestes traditionnelles japonaises – haori, hanten et happi – sont des compléments du kimono qui ont chacun leurs spécificités d’entretien. Un haori est une veste kimono élégante, souvent en soie, portée par-dessus le kimono pour sortir. Un hanten est une veste d’hiver matelassée, en coton épais et ouatinée, portée pour se tenir chaud. Un happi est une veste de festival en coton léger, généralement avec des motifs d’emblèmes et destinée à un usage plus “quotidien” lors d’événements. Ces trois types de vestes partagent le fait qu’elles ne sont pas portées à même la peau (il y a une couche en dessous), donc elles se salissent moins vite que les kimonos. Néanmoins, leur entretien varie selon leur matière et leur structure.

En résumé : le haori doit être traité quasi comme un kimono (surtout s’il est en soie doublée), le hanten demande un lavage délicat du fait de son rembourrage, et le happi en coton est le plus facile, lavable quasiment comme un vêtement ordinaire. Voyons cela en détail.

Entretien d’un haori

Le haori, souvent confectionné en soie (pour les haori traditionnels) ou en polyester (pour les haori modernes), est une veste doublée qui se porte ouverte. S’il est en soie avec broderies ou teinture délicate, suivez les mêmes recommandations que pour un kimono en soie : pas de machine, un lavage à la main très doux si vraiment nécessaire, sinon pressing. En effet, beaucoup de haori vintage sont faits de soie peinte ou tissée de motifs complexes, et un lavage inapproprié pourrait les faire se décolorer ou rétrécir. Il n’est d’ailleurs pas recommandé de laver à la maison les haori en pure soie ou ornés de broderies, car le tissu peut rétrécir ou déteindre au contact de l’eau.

Si votre haori est en coton ou en laine (certains haori modernes le sont) ou en polyester, vous pouvez envisager un lavage plus serein. Par exemple, un haori en coton épais pourrait être lavé à la main à l’eau froide, ou même en machine cycle laine, en pliant les manches et en le mettant dans un filet. De nombreux haori récents en polyester passent très bien en machine délicate également. Veillez simplement à considérer la doublure du haori : parfois elle est d’une matière différente (soie ou viscose) qui, elle, pourrait rétrécir plus que l’extérieur. Dans le doute, un lavage à la main à l’eau froide est le plus sûr pour un haori, afin de préserver son tombé impeccable.

Pour le séchage du haori, procédez comme pour un kimono : sur cintre large, à l’ombre. Si c’est un haori en soie, séchez-le à plat entre serviettes si possible pour éviter tout étirement. Le repassage d’un haori se fait sur l’envers, en faisant attention aux motifs (souvent, l’intérieur d’un haori homme est très décoré, repassez-le par l’extérieur pour ne pas ternir la doublure imprimée). Un haori soie devrait idéalement être repassé à la vapeur douce uniquement, ou confié au pressing qui a l’équipement adéquat.

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Entretien d’un hanten

Le hanten est cette veste courte d’hiver, ouatinée (rembourrée de ouate de coton ou polyester) et souvent en coton épais. Il tient chaud un peu comme une doudoune traditionnelle. Pour nettoyer un hanten, la méthode conseillée est le lavage à la main à l’eau tiède avec un détergent neutre. En pratique : remplissez une baignoire ou une grande bassine d’eau tiède (30°C environ) et de lessive douce. Trempez le hanten, pressez-le doucement. La difficulté vient de l’épaisseur du vêtement : il faut bien que l’eau et le savon pénètrent dans le rembourrage. N’hésitez pas à le laisser tremper un moment. Ensuite, rincez abondamment à l’eau tiède claire. Supportez le hanten avec vos mains quand vous le sortez de l’eau, car il sera lourd.

Surtout, ne le mettez pas en machine pour l’essorer ni au sèche-linge. Contentez-vous de le presser contre les parois de la bassine pour extraire l’eau, sans le tordre. Un hanten peut être un peu essoré à la main, section par section, en pressant entre les paumes. Ensuite, l’idéal est de le faire sécher en extérieur un jour de beau temps, car le hanten mettra du temps à sécher. Il est même conseillé de le laisser un peu au soleil (en le couvrant d’un drap pour filtrer les UV) pour que la chaleur aide le rembourrage à retrouver son volume une fois sec. Le soleil modéré ne fera pas de mal au coton épais du hanten et aidera à éviter le moisi. Séchez-le à plat si possible, ou suspendu sur un large cintre bien solide (un hanten mouillé est lourd).

Une fois sec, tapotez-le ou secouez-le légèrement pour ré-aérer le rembourrage. Un hanten n’a pas vraiment besoin de repassage (il est matelassé, donc pas plat). Au pire, vous pouvez repasser juste les manches ou le col si ils se froissent, à fer moyen, mais ce n’est généralement pas nécessaire.

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Entretien d’un happi

Le happi, veste de fête en coton léger, est le plus simple de tous à entretenir. Conçu historiquement pour être porté par des porteurs de mikoshi ou des participants de matsuri, il est fait pour être robuste et souvent sali (on danse, on transpire dedans). La plupart du temps, un happi est en coton épais ou en polyester et présente de grands motifs (caractères, blasons) généralement teints dans la masse. Il est donc lavable en machine sans problème, comme un gros tee-shirt.

Retournez-le sur l’envers pour préserver les motifs, lavez à 30°C en machine avec le reste du linge de couleurs similaires. Utilisez une lessive classique ou douce, évitez juste l’eau de Javel sur les happi bleu marine à motif blanc (ça pourrait attaquer le motif). S’il y a des taches tenaces (bière, boue de festival), traitez-les à part comme pour un kimono ordinaire. Le happi peut supporter un essorage normal, il n’a pas de structure fragile. Séchez-le à l’air libre ou même au soleil, ce n’est pas dramatique (ses couleurs ne sont pas aussi sensibles que celles d’une soie, même le rouge d’un happi moderne tiendra plutôt bien).

Repassez-le s’il est froissé, à fer chaud sans crainte, ou portez-le tel quel car c’est un vêtement informel. Le plus important pour le happi est de le laver après usage s’il a été beaucoup porté en situation de transpiration, pour éviter qu’il ne reste imprégné d’odeurs. Un simple tour en machine et il est comme neuf, prêt pour le prochain festival.

Conseils généraux pour les vestes

Que ce soit un haori, un hanten ou un happi, quelques conseils communs s’appliquent :

  • Aération régulière : Ces vestes, comme les kimonos, gagnent à être aérées de temps à autre. Un haori en soie, surtout, doit être sorti de l’armoire périodiquement pour éviter les mites (mettez des anti-mites naturels dans le placard). Un haori vintage en soie mérite qu’on glisse un sachet anti-acariens/mites avec lorsqu’on le stocke.
  • Stockage sur cintre : Vous pouvez conserver un haori ou un happi sur un cintre entre deux usages sans souci, ils sont conçus pour. Un hanten aussi peut être pendu, mais étant plus lourd, veillez à un cintre solide. Comme mentionné dans la partie stockage, un cintre large est préférable pour un haori (structure semblable à un kimono). Pour un happi, un cintre normal fait l’affaire.
  • Nettoyage ponctuel : Ces vestes ne nécessitent pas d’être lavées à chaque petit port. Sauf si elles ont une tache visible ou une odeur, il suffit souvent de les aérer. Par exemple, un haori en soie ne sera nettoyé que très rarement – on le fait plutôt nettoyer une fois de temps en temps par précaution, mais pas après chaque usage.

En somme, traitez ces vestes en respectant leur matière principale (soie = précautions, coton/poly = aisé, coton ouaté = attention au séchage). Avec un entretien approprié, votre haori conservera ses belles couleurs, votre hanten restera douillet et intact, et votre happi pourra vous accompagner de festival en festival pendant des années.

Entretien spécifique : le hakama

Hakama Japonais Femme | Jupe-Pantalon Taille Haute Élégante

Un vêtement plissé exigeant

Le hakama est ce pantalon-jupe à plis porté notamment lors des cérémonies de remise de diplôme (pour les femmes) ou dans certaines pratiques martiales (aïkido, kendo, iaido). Il se caractérise par sept plis marqués sur l’avant et l’arrière, symbolisant des vertus. Ces plis font toute la prestance du hakama, et l’enjeu principal de son entretien est justement de les conserver nets. Les hakama peuvent être en divers matériaux : traditionnellement en laine ou en coton indigo pour les arts martiaux, mais aussi en polyester ou en rayonne pour les versions modernes féminines. Selon la matière, l’entretien ne sera pas le même.

En outre, un hakama comprend souvent des sections rigides (comme la plaque dorsale appelée koshi-ita, souvent en carton ou plastique dans la couture) et de longues lanières. Ces éléments structuraux craignent un peu le lavage en machine. Il est donc généralement conseillé de laver un hakama à la main ou en cycle très doux, en prenant grand soin des plis existants.

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Lavage du hakama en douceur

Pour laver un hakama tout en évitant de perdre ses plis, la meilleure méthode est un lavage à la main à l’eau froide. En particulier, s’il s’agit d’un hakama teint à l’indigo naturel (couleur bleu marine des hakama d’aïkido par exemple), il est recommandé de faire un premier lavage à la main à froid, sans lessive, pour faire dégorger l’excédent de teinture. Laissez-le tremper quelques heures et renouvelez l’opération plusieurs fois, cela permet d’évacuer la teinture en trop et de fixer la couleur (on peut ajouter un peu de vinaigre blanc dans l’eau de trempage pour aider).

Pour le lavage lui-même, certains conseils traditionnels suggèrent de laisser le hakama plié et de le tremper ainsi plié dans l’eau savonneuse. L’intérêt est que les plis restent en place pendant le lavage et ne se “défont” pas complètement. Vous pouvez par exemple plier le hakama le long de ses plis, le maintenir avec quelques pinces à linge, et le plonger dans une baignoire d’eau froide + lessive douce. Lavez-le en le manipulant avec précaution, sans le tordre bien sûr. Ensuite, rincez abondamment à l’eau froide sans retirer les pinces. Ce procédé limite les dégâts sur les plis.

Si vous choisissez le lavage en machine (plutôt réservé aux hakama en polyester ou coton/poly modernes), pliez aussi le hakama selon ses plis et insérez-le dans un grand filet ou même dans une taie nouée, pour éviter qu’il ne se déploie et ne se froisse anarchiquement. Sélectionnez un cycle délicat, eau froide, essorage faible. Cela peut fonctionner sans trop compromettre les plis, surtout sur un hakama en tissu mélangé moderne.

Préserver les plis du hakama

Après chaque lavage (ou même après chaque port prolongé), il faut généralement refaire les plis du hakama pour lui redonner son allure initiale. Voici comment procéder après le lavage :

  • Tant que le hakama est encore humide, profitez-en pour repositionner les plis. Étalez-le à plat et alignez soigneusement chaque pli l’un sur l’autre, comme il doit être. Chaque pli avant correspond à un pli arrière généralement. Prenez le temps de bien reformer ces lignes.
  • Une fois les plis en place, vous pouvez fixer cette configuration en posant des poids légers ou des pinces le long des plis. Par exemple, placez des pinces à linge en haut de chaque pli pour le maintenir pendant le séchage. Certaines personnes bâtissent (cousent grossièrement) le long de chaque pli avec un fil de couleur contrastée, puis enlèvent ce fil après séchage et repassage.
  • Laissez sécher le hakama ainsi maintenu (de préférence à plat). Quand il est sec ou presque sec, repassez les plis un par un, fer chaud et vapeur, en intercalant un chiffon. Appuyez fermement cette fois pour bien “marquer” chaque pli net. Vous pouvez utiliser un peu d’amidon en bombe si vous voulez un maintien impeccable (certains pratiquants de kendo le font pour garder des plis rigides).

Le hakama est un cas particulier où, contrairement au kimono classique, on souhaite des plis marqués. Ne craignez donc pas d’appuyer lors du repassage des plis : l’esthétique du hakama le demande. Toutefois, veillez à toujours protéger le tissu avec une pattemouille, surtout s’il est en laine (la laine lustrerait sinon). Cette étape de reformation des plis est sans doute la plus fastidieuse dans l’entretien du hakama, mais elle est indispensable pour garder fière allure.

Repassage du hakama

Comme expliqué ci-dessus, le repassage du hakama sert principalement à finaliser les plis. Il se fait sur l’envers ou l’endroit selon les parties, mais généralement on repasse directement sur l’extérieur pour bien aplatir le pli. Utilisez un fer très chaud pour un hakama en coton ou en lin, moyen pour de la laine, et doux pour du polyester (avec pattemouille). Repassez chaque pli sur toute sa longueur, du haut jusqu’en bas, en veillant à ne pas faire de doubles plis.

Une fois les plis repassés, vous pouvez aussi repasser la ceinture (les longues lanières) pour les lisser, ainsi que la partie des reins (koshi-ita). Attention, la koshi-ita chez certains hakama est en matière plastique prise dans le tissu : n’y passez pas un fer trop chaud sous peine de la déformer. Contentez-vous d’un repassage léger sur cette zone, ou juste d’un coup de vapeur.

Pour les hakama de couleur très foncée (noir, marine), repassez de préférence sur l’envers ou mettez un tissu entre le fer et le hakama pour éviter une brillance. Si vous avez amidonné légèrement les plis, ne laissez pas le fer trop longtemps pour ne pas jaunir l’amidon. En somme, le repassage du hakama est une étape assez technique : prenez votre temps et faites pli par pli. Mais le résultat en vaut la peine : un hakama impeccablement repassé a une présence remarquable.

Rangement du hakama

Le hakama se range idéalement en le repliant sur lui-même selon ses plis naturels. Une fois qu’il est bien sec et repassé, effectuez le pliage traditionnel du hakama (similaire à celui décrit sur Yokainoshima). Ce pliage consiste à replier le hakama en suivant chacun de ses plis, puis à replier les lanières autour. L’objectif est qu’en rangement, les plis restent positionnés et ne se mélangent pas. Vous pouvez placer des feuilles de papier de soie entre les plis lorsque vous le pliez pour un long stockage, cela aide à en conserver la netteté.

Rangez ensuite le hakama dans un endroit sec, à l’abri de la lumière comme pour un kimono. Beaucoup de pratiquants d’arts martiaux conservent leur hakama dans un sac en tissu ou une pochette dédiée. Si l’espace est un problème, il est possible de ranger un hakama sous vide (sac aspirant) sur une saison : le hanten supporte ça selon JapanObjects. Mais pour un hakama, évitez le sous-vide prolongé, car cela écraserait trop les plis. Mieux vaut le plier soigneusement et le mettre dans un tiroir avec du cèdre contre les insectes, comme pour un kimono.

En respectant ces consignes, votre hakama gardera ses plis symboliques intacts et pourra être porté fièrement sans avoir l’air d’un simple pantalon informe. N’oubliez pas que dans la culture japonaise, prendre soin des plis du hakama, c’est cultiver sa discipline et son respect : c’est un geste à la fois pratique et spirituel.

Entretien des accessoires de kimono

Au-delà du kimono lui-même, il convient de ne pas négliger les accessoires traditionnels qui l’accompagnent. Ceintures, chaussures, ornements pour cheveux… Chacun a ses spécificités d’entretien. Voici comment prendre soin des principaux accessoires japonais pour compléter parfaitement l’entretien de votre tenue.

Ceintures obi

Ceinture Dorée | Ceinture Obi Elégance des Grues

La ceinture obi est un élément central de la tenue, mais paradoxalement c’est aussi l’accessoire le plus délicat et le plus difficile à nettoyer. En effet, les obi (surtout féminins) sont faits de soie épaisse souvent brocartée ou brodée, avec des trames rigides à l’intérieur pour leur donner de la tenue. Par conséquent, un obi ne se lave généralement pas ! Les spécialistes s’accordent à dire qu’il est presque impossible de nettoyer une ceinture obi sans l’endommager – en particulier les obi en soie avec brocards. Si une tache importante se forme sur un obi précieux, hélas, on est souvent contraint de l’accepter ou de le recycler en objet de décoration plutôt que de risquer un lavage qui pourrait le ruiner.

Pour les obi en polyester ou en coton (par exemple les obi de yukata décontractés ou les ceintures d’arts martiaux), c’est un peu différent : ceux-là peuvent être lavés plus facilement. Un obi en polyester moderne peut être nettoyé à la main, voire en machine délicate, sans trop de risque. Mais pour un obi en soie ou brodé, mieux vaut le confier à un nettoyeur professionnel spécialisé kimono, et encore, beaucoup refusent d’y toucher tant c’est délicat.

La meilleure stratégie est la prévention : ne salissez pas votre obi. On porte toujours un kimono par-dessus un nagajuban et sous-kimono, donc l’obi n’est pas contre la peau – il ne se salit quasiment que par des accidents externes (boisson renversée, etc.). Rangez votre obi après chaque usage dans sa pochette de conservation (tatōshi) avec des sachets anti-humidité. Conservez-le à l’abri de la lumière et de l’humidité, car la soie de l’obi craint ces deux facteurs : le soleil peut “brûler” la couleur et l’humidité provoquer des taches brunes. Évitez aussi les boîtes en plastique hermétiques, la condensation y serait piégée.

En résumé : pour nettoyer un obi, la seule chose envisageable soi-même est un léger dépoussiérage (avec une brosse très douce) ou un éventuel détachage local sur un obi polyester. Mais on n’immerge pas un obi en soie dans l’eau. S’il y a une tache, consultez un professionnel. Sinon, contentez-vous de l’aérer de temps en temps et de le conserver précautionneusement. C’est frustrant, mais c’est le prix à payer pour ces magnifiques ceintures richement décorées.

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Chaussettes tabi

Chaussettes Tabi Japonaises Femme | Dentelle Noire Élégante

Les chaussettes tabi (ces chaussettes blanches à gros orteil séparé) sont, à l’opposé de l’obi, l’accessoire le moins fragile et le plus facile à entretenir. Conçues pour être portées aux pieds, elles sont généralement en coton épais (parfois en mélange avec un peu de polyester ou d’élasthanne pour l’élasticité). Les tabi doivent être maintenues très propres, car traditionnellement elles sont blanches et visibles sous les sandales.

Après chaque usage, mettez vos tabi à laver en machine avec le reste de votre linge blanc de préférence. Température 40°C ou même 60°C si elles sont très tachées (elles sont en coton épais, elles résistent bien à 60°C). Utilisez de la lessive classique et éventuellement un agent blanchissant oxygéné si elles ont des taches tenaces sous la semelle. Évitez juste l’eau de Javel pure, qui a tendance à jaunir le coton à terme et à attaquer les élastiques.

Un conseil : fermez les agrafes ou boutons des tabi (selon le modèle) avant de les laver, pour éviter qu’ils n’accrochent d’autres vêtements ou ne se tordent. Placez-les dans un petit filet de lavage pour ne pas les égarer dans la machine. Séchez les tabi au soleil sans problème : le soleil aide même à les garder bien blanches en les « assainissant ». Vous pouvez aussi tout simplement les passer au sèche-linge standard avec le reste du linge, elles ne craignent pas grand-chose.

Si des tabi sont colorées (il en existe de fantaisie, noires ou à motifs), lavez-les séparément la première fois car leurs teintures peuvent dégorger. Ensuite, entretenez-les comme des chaussettes classiques, en triant par couleurs.

Enfin, pensez à vérifier de temps en temps l’état des tabi : si elles sont trouées ou défraîchies, remplacez-les. Rien n’est plus dommage pour un joli kimono que des chaussettes usées. Mais avec un bon entretien, une paire de tabi de qualité peut servir de nombreuses fois avant de montrer des signes de fatigue.

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Sandales geta et zōri

Les chaussures traditionnelles qui accompagnent le kimono, qu’il s’agisse des geta (sandales en bois à plateforme) ou des zōri (sandales à semelle de paille ou de mousse recouverte de vinyle), demandent un entretien assez minimal mais spécifique. Évidemment, on ne les met pas à la machine à laver ! Voici comment en prendre soin :

  • Geta en bois : Les geta sont souvent en bois de paulownia ou cryptomère, verni ou non. Elles peuvent se salir par la poussière de la rue. Pour les nettoyer, utilisez un chiffon doux légèrement humide et essuyez le bois. Si de la boue s’est incrustée, attendez qu’elle sèche puis brossez doucement. Évitez de tremper complètement le bois, car il pourrait se fendiller en séchant. Après nettoyage, assurez-vous que les geta soient bien sèches avant de les ranger, pour éviter moisissures ou odeurs.
  • Zōri : Les zōri modernes ont souvent une base en mousse recouverte de vinyle ou tissu, et des lanières en tissu. Nettoyez la surface vinyle avec un chiffon humide savonneux si besoin (pour enlever une trace), puis rincez avec un chiffon à l’eau. La semelle en paille (tatami) de certaines zōri peut être brossée légèrement avec une brosse souple humide pour enlever la saleté, puis séchée rapidement. Là encore, pas de trempage prolongé, car la paille pourrait moisir ou gonfler.
  • Séchage : Si vos sandales ont été mouillées (pluie, flaque d’eau), laissez-les sécher à l’air libre, à l’ombre, jusqu’à disparition complète de l’humidité. Ne les rangez jamais humides dans un placard.
  • Entretien préventif : Vous pouvez envelopper les lanières en tissu des geta/zōri avec un chiffon blanc lorsque vous les rangez pour éviter la poussière. Si les lanières sont en soie ou tissu clair, faites attention à ne pas les tacher (par exemple avec la crème solaire sur vos pieds). En cas de tache sur la lanière, un petit coup de lingette textile peut parfois aider, mais c’est délicat.

En général, les geta et zōri sont robustes. Le plus important est de les garder au sec et propres visuellement. Si le bois des geta vernis perd son lustre, vous pouvez le frotter légèrement avec un chiffon doux pour le raviver. Et si la semelle des zōri est usée, faites-la ressemeler ou remplacez-les, car c’est comme des chaussures, ça s’use.

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Accessoires pour cheveux (kanzashi)

Kanzashi Sakae | Pic à cheveux Epée Dorée

Les kanzashi sont les ornements de coiffure japonais que l’on porte avec les kimonos formels (peignes décorés, épingles à fleurs en soie, etc.). Ces objets, souvent très délicats, ne se “lavent” pas à proprement parler. L’entretien d’un kanzashi consiste surtout à le conserver à l’abri de la poussière et de l’humidité, et à le manipuler avec soin.

  • Kanzashi en soie (fleurs tsumami) : Ces fleurs réalisées en petits morceaux de soie pliés sont très sensibles à l’eau – l’eau peut les déformer ou faire déteindre la teinture de la soie. Ne les mouillez pas. Si elles prennent la poussière, soufflez délicatement dessus ou utilisez un pinceau très doux (pinceau à maquillage propre) pour dépoussiérer. Rangez-les dans une boîte hermétique ou un sachet plastique avec un petit sachet dessicant pour éviter l’humidité.
  • Kanzashi en laque ou métal : De nombreux peignes ou épingles sont en bois laqué ou en métal cloisonné. Pour ceux-là, pas de lavage à l’eau non plus, car la laque n’aime pas l’eau prolongée. Essuyez avec un chiffon doux et sec. Si c’est en métal argenté un peu terni, utilisez un chiffon spécial argent très délicatement sur les zones métalliques (en évitant les parties peintes ou laquées).
  • Conservation : L’idéal est de ranger chaque kanzashi dans sa boîte individuelle (souvent fournie à l’achat). Si vous n’en avez pas, procurez-vous de petites boîtes ou utilisez une boîte compartimentée en glissant du coton autour des pièces pour qu’elles ne s’entrechoquent pas. Stockez dans un endroit sec, à l’abri de la lumière directe pour les pièces en soie (qui pourraient se décolorer).

En somme, pensez aux kanzashi comme à des bijoux fragiles. Vous ne les passez pas sous l’eau, vous les nettoyez à sec avec précaution, et vous les rangez soigneusement après usage. En faisant cela, vos épingles à fleurs et peignes décoratifs resteront éclatants et prêts à sublimer votre coiffure chaque fois que vous en aurez besoin.

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Sacs traditionnels japonais

Les sacs japonais utilisés avec le kimono sont souvent de deux types : les kinchaku (petits sacs bourses en tissu avec cordons) et les zakka plus formels (petits sacs ou pochettes rigides portés lors des cérémonies). Leur entretien dépend du matériau.

  • Kinchaku en tissu : Ces pochettes souples, souvent en coton imprimé ou en soie brocartée, peuvent être lavées à la main si nécessaire, surtout les modèles en coton. Retournez le sac, lavez-le à l’eau froide avec un peu de lessive douce, puis rincez et laissez sécher à plat. Pour un kinchaku en soie brocart, évitez de le laver si possible : contentez-vous de le dépoussiérer à sec, car l’eau pourrait altérer le brocart (sauf si c’est sale, alors testez d’abord sur une zone cachée).
  • Sacs rigides (de soirée) : Certains kimonos de mariage ou de cérémonie sont accompagnés de petits sacs rigides recouverts de soie ou de perles. Ceux-ci ne se lavent pas : on les essuie délicatement avec un chiffon doux. S’il y a une tache sur la soie du sac, essayez un léger tamponnage à l’eau froide + savon neutre, mais très localisé, et séchez aussitôt avec un sèche-cheveux à air froid. C’est risqué, donc à faire uniquement si la tache est très gênante.
  • Intérieur : Pensez à vider et secouer l’intérieur de vos sacs kinchaku, qui accumulent parfois des miettes ou de la poussière. Un petit coup d’aspirateur à faible puissance à l’intérieur peut retirer ces saletés.
  • Stockage : Ne laissez pas vos sacs en soie exposés à la lumière lorsqu’ils ne servent pas, ils pourraient se décolorer. Rangez-les dans un pochon ou une boîte. Vous pouvez mettre du papier de soie à l’intérieur pour leur faire garder leur forme.

En bref, les accessoires du kimono requièrent chacun un soin particulier, mais une chose les rassemble : il faut les traiter avec respect et délicatesse, tout comme le vêtement lui-même. Ainsi, ceinture obi, tabi, geta, kanzashi et sac compléteront harmonieusement votre kimono durant de longues années, en restant en excellent état.

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Conclusion : préserver l’âme du kimono

Entretenir un kimono, ce n’est pas seulement une suite de gestes techniques – c’est aussi une manière d’honorer un art de vivre. En consacrant du temps et de l’attention à laver, sécher, plier et ranger votre kimono, vous vous inscrivez dans une philosophie de la lenteur respectueuse. Chaque lavage doux, chaque séchage à l’ombre, chaque pliage précis est un hommage aux mains qui ont tissé et cousu ce vêtement, et une façon de prolonger la vie de cette pièce unique.

Un kimono bien entretenu, c’est un kimono qui continuera de raconter son histoire. Les couleurs resteront vibrantes, la soie gardera son éclat, le coton sa fraîcheur. Vous pourrez ainsi le transmettre – ou simplement le porter encore et encore – en ayant la satisfaction de le voir traverser les années sans perdre son âme. Prendre soin de son kimono, c’est un peu comme jardiner : avec patience et régularité, on le voit “fleurir” à chaque occasion où on le revêt, aussi beau qu’au premier jour.

Au-delà de l’aspect pratique, ce rituel d’entretien vous permet de ralentir et d’apprécier la beauté de l’instant présent. Essuyer délicatement un tissu, lisser un pli, sentir l’odeur du coton séché au vent – ce sont des petites joies simples qui nous reconnectent à nous-mêmes et à la culture qui a vu naître le kimono. Dans un monde de plus en plus rapide, prendre le temps pour ces gestes est une forme de méditation active, un retour à la zen-attitude japonaise.

En suivant tous les conseils de ce guide, vous assurerez à vos kimonos et accessoires une longue vie. Un kimono bien entretenu peut littéralement durer des décennies. Sur le site Kimono Nippon, nous avons à cœur de vous proposer des pièces de qualité, qu’elles soient en soie traditionnelle ou en polyester facile à vivre, et de vous accompagner avec ces conseils afin que vous puissiez en profiter pleinement et le plus longtemps possible. Porter le kimono est un plaisir, mais entretenir le kimono peut en devenir un aussi – le plaisir de prendre soin d’un bel objet et, ce faisant, de participer à la pérennité d’un patrimoine culturel.

Nous espérons que cet article très complet vous aura été utile pour comprendre comment laver un kimono sans stress et en respectant chaque matière. Avec ces astuces en tête, plus aucune crainte de voir votre précieux vêtement rétrécir ou se déformer. Vous pouvez désormais porter vos kimonos en toute sérénité, sachant que vous saurez leur offrir les soins appropriés une fois le moment venu de les nettoyer. Alors, que ce soit un somptueux furisode en soie ou un yukata de coton décontracté, n’hésitez plus à les sortir du placard : armé de ces conseils, vous ferez face à la lessive comme un véritable sensei du nettoyage !

– Votre équipe Kimono Nippon, dédiée à la préservation de la beauté du kimono et au plaisir de le porter jour après jour.

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